La croissance helvétique a plané en 2006
L'économie suisse a vécu en 2006 sa meilleure année depuis 2000. La croissance s'est inscrite à 2,7%, contre 1,9% en 2005, dopée par les records des banques et des assurances, mais aussi par la consommation privée.
La vigueur s'est maintenue au dernier trimestre, puisque le
produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,5% par rapport aux
trois mois précédents, a indiqué le Secrétariat d'Etat à l'économie
(SECO) mardi dans un communiqué.
Ralentissement noté
C'est certes moins que les taux de 0,7% des deux premiers
trimestres, mais mieux que le 0,4% de juillet-septembre. En rythme
annuel, la hausse du PIB de la période sous revue ressort à 2,2%,
contre 2,5% au cours du trimestre précédent.
Vu sous cet angle, il apparaît clairement que la croissance
décélère, tout en restant néanmoins au-dessus de son potentiel à
long terme. Les économistes évaluent généralement ce dernier entre
1,5 et 2% par an.
Au dernier trimestre, la consommation privée (plus de 60% du PIB)
s'est accrue de 0,5%, tirée par les dépenses consacrées aux
transports ainsi qu'à la santé, aux hôtels ainsi qu'aux services
financiers et d'assurances.
Finances et assurances au top
Pour le SECO, les données 2006 mettent d'ailleurs une nouvelle
fois en lumière l'importance de ces deux derniers domaines, dont la
conjoncture est «fortement tributaire». La création de valeur
ajoutée du secteur financier s'est ainsi inscrite en hausse de 2,5%
d'un trimestre sur l'autre au dernier trimestre. Au cours des trois
mois précédents, ce domaine avait affiché un trou d'air (-0,1%),
qui s'était immédiatement répercuté sur la performance globale du
PIB.
Du côté des investissements, en hausse de 0,5% au dernier
trimestre par rapport au précédent, pratiquement tous les secteurs
affichent des progressions. Ceux consacrés à la construction ont en
revanche fléchi de 0,5%, surtout en raison du moins grand nombre de
logements édifiés.
Sur le font des exportations, la croissance s'est accélérée à 3,3%
au dernier trimestre (+2,8% au 3e trimestre). L'industrie
helvétique présente une hausse de 3,7% des livraisons de
marchandises à l'étranger. Dans les services, parmi lesquels
figurent le tourisme, la hausse ressort à 2,2%. Les importations
ont de leur côté bondi de 9,5%, un record. L'envol a été de 10,7%
pour les marchandises tandis que les achats de services
progressaient de 3,2%.
ats/ant/cab
Publié Modifié
Prévisions pour 2007 moins enthousiastes
Après «un millésime de rêve» en 2006, l'économie suisse devrait enregistrer un taux de croissance de 2,2% pour l'année en cours.
Le Credit Suisse estime que la dynamique conjoncturelle a atteint son point culminant. Le taux de croissance du PIB sera marqué cette année par la demande étrangère «qui va fléchir sous l'effet du ralentissement de la conjonture mondiale», a indiqué mardi à Genève Alois Bischofberger, chef économiste de la banque.
Par ailleurs, une amélioration de la situation est attendue sur le front de l'emploi et des revenus, avec une masse salariale qui progressera d'environ 3,5%.
«Les primes des caisses-maladie et les impôts rogneront moins le pouvoir d'achat que ces dernières années», a également estimé Alois Bischofberger.
En dépit de perspectives positives et des progrès accomplis ces dernières années, notamment dans la politique du marché du travail et la formation, le Credit Suisse prône la poursuite d'une politique de réforme.