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Les mauvais payeurs coûtent 1,7 milliard

Les factures non payées coûtent très cher aux communes suisses.
Les factures non payées coûtent très cher aux communes suisses
Les Suisses sont de plus en plus endettés, et leurs créances font perdre des millions aux communes. La société de recouvrement Intrum Justitia a présenté jeudi son dernier index des débiteurs.

Pour la première fois, Intrum Justitia a voulu savoir comment
les communes géraient les factures impayées et ce qui leur en
coûtait. Sur les quelque 2500 communes du pays, 286 ont répondu au
questionnaire, un pourcentage de plus de 10 % suffisamment
représentatif, selon la société de recouvrement.



Il en ressort qu'en 2006, les pertes résultant du non paiement des
factures s'élevaient à près de 150 millions de francs, soit une
moyenne de 808'538 francs par commune. Par extrapolation, le
montant atteint 1,7 milliard pour l'ensemble de la Suisse, une
somme qui pourrait être en réalité bien plus importante. Les pertes
représentent en moyenne 1,6% des créances ouvertes.

Potentiel d'amélioration

Les communes suisses sont de plus en plus confrontées au fléau
des factures impayées, principalement les impôts. Près de la moitié
des communes interrogées ont constaté une hausse notoire des
rappels et 40% enregistrent une augmentation des poursuites.



Intrum Justitia estime toutefois que les communes ne gèrent pas
les créances de manière assez efficace. Elles tardent trop avant
d'envoyer le premier rappel, ne recourent que rarement au courrier
électronique et rechignent à faire appel à des spécialistes
externes. Pourtant, elles augmenteraient ainsi les chances de
récupérer leur argent et limiteraient leurs pertes, affirme Intrum
Justitia.

Quartiers d'étrangers

Depuis le dernier index de février, le profil type de l'endetté
n'a pas changé: il a moins de trente ans et vit seul dans une ville
de Suisse romande ou du Tessin. Avec une nouvelle précision
toutefois: il habite un quartier au taux d'étrangers élevé. C'est
la première fois que Intrum Justitia prend en compte ce facteur
dans son index des débiteurs.



Aucune motivation politique ne se cache derrière cette démarche, a
assuré aux journalistes le directeur d'Intrum Justitia Thomas
Hutter. Mais la question avait été posée en février dernier. La
réponse peut se résumer ainsi: le risque d'endettement est presque
deux fois plus élevé pour les personnes vivant dans des quartiers
où la proportion d'étrangers dépasse les 35%.



Il serait toutefois faux d'en tirer comme conclusion que les
immigrés font plus de dettes, a relevé Thomas Hutter. Les Suisses
habitant ces quartiers sont tout autant menacés. Car ce sont des
quartiers au faible pouvoir d'achat, le critère déterminant pour le
risque d'endettement.



ats/tac

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Villes romandes à la traîne

Il n'est pas étonnant que les communes soient touchées par l'endettement de leurs habitants. Car les impôts sont les factures que le Suisse moyen règle après toutes les autres - à l'exception des achats par correspondance.

La plus grande priorité est donnée aux besoins de base (loyer, assurance maladie et aux frais de médecin).

Les habitants des villes romandes et tessinoises sont de plus mauvais payeurs que les citadins alémaniques. Ce phénomène s'explique notamment par leur pouvoir d'achat plus faible, selon Intrum Justitia.

La Chaux-de-Fonds est la ville la plus touchée par les problèmes d'endettement. Viennent ensuite Bienne, Lausanne, Fribourg et Neuchâtel. Genève s'en sort nettement mieux.

On trouve les meilleurs payeurs à Zurich, qui a supplanté Schaffhouse dans le palmarès des villes.

Un sujet tabou

Les Suisses n'aiment pas parler de leurs dettes. Seul un débiteur sur quatre a admis qu'il s'était endetté au cours des douze derniers mois.

L'endettement est surtout un tabou chez les femmes plus âgées de Suisse alémanique. Les jeunes hommes Romands en parlent plus facilement.