«Le tout-ménage est constitué d'une boîte en carton brun qui
contient une plaque de chocolat au lait de 100 grammes, le plus
connu de nos produits et dont la recette n'a pas changé depuis 1994
», a déclaré Philippe Oertlé, porte-parole de Nestlé Suisse, dans
«Le Matin». Selon le quotidien orange, le coût de l'opération
marketing se monterait à près de trois millions de francs.
Tout le monde aura sa plaque
Près de 95% des ménages helvétiques ont déjà reçu ou recevront
la plaque de chocolat ces prochains jours, accompagnée d'une lettre
affirmant que les goûts des Helvètes ont été pris en compte. Seuls
les Tessinois, pour des raisons de logistique et de chaleur,
n'auront pas droit à leur petite douceur.
Selon le porte-parole de Nestlé, l'énorme opération publicitaire,
qui marque «la réconciliation de la marque avec la population», est
déjà réussie. «Nous recevons des remerciements de personnes qui
disent avoir retrouvé leur chocolat».
Une idée de Nelly Wenger
Les habillages en PET étaient l'oeuvre de l'architecte Jean
Nouvel, qui s'était attelé à cette tâche sous la houlette de Nelly
Wenger, patronne de Nestlé Suisse de novembre 2004 à décembre 2006.
L'ex-directrice de l'Expo.02 a dû se retirer pour raison de santé,
souffrant d'un cancer.
Nelly Wenger avait pour objectif de donner un coup de jeune à la
marque fribourgeoise ainsi que de préparer le terrain à son
internationalisation. Elle avait à cet effet engagé Ferran Adria
pour créer de nouvelles recettes. Le chef espagnol a été remercié
par Nestlé en même temps que le groupe veveysan a décidé de jeter
aux oubliettes ses emballages PET en mars dernier.
PAS DE VOTE SUR LES SALAIRES
DES DIRIGEANTS
Nestlé ne veut pas de vote consultatif sur la rémunération de sa
direction générale. Un tel scrutin déresponsabiliserait le conseil
d'administration et serait incompatible avec le rôle des
actionnaires, estime Peter Brabeck.
Dans son discours jeudi à Lausanne lors de la 140e assemblée
générale de Nestlé, le président du conseil d'administration et
administrateur délégué est revenu sur les critiques contre la
politique salariale des responsables.
Montant jugé modeste
La multinationale s'engage à «une très grande transparence» et
publie pour la première fois un tableau détaillé de la rémunération
des administrateurs. Nestlé, qui dégage un chiffre d'affaires de
près de 100 milliards de francs, ne dépense «guère plus» de 2,8
millions et 6800 actions pour payer les treize membres du conseil
d'administration, explique Peter Brabeck.
Il juge ce montant «plutôt modeste» par rapport à la
responsabilité juridique assumée. Le patron de Nestlé, dont le
salaire de base est de 3 millions, mais qui atteint plus de 14
millions grâce aux bonus, doute du bien fondé d'un vote consultatif
sur la politique de rémunération de la direction générale.
Cela mettrait en question la responsabilité du conseil
d'administration et serait incompatible avec le mandat des
actionnaires en tant que propriétaires de la société.
Swisstxt/ats/jab
Retour sur «l'affaire Cailler»
Les chocolats Cailler emballés en PET avaient été lancés au printemps 2006 et avaient fait rapidement l'objet de critiques pour leur côté peu écologique.
Denner avait de son côté mené une campagne de presse pour dénoncer les augmentations de prix imposées par le groupe vaudois sur sa marque Cailler.
Le discounter alémanique avait même porté l'affaire devant la Commission de la concurrence (Comco). Cette instance avait toutefois rapidement classé le dossier sans y donner suite, faute de griefs suffisants.
En 2006, le chiffre d'affaires de la marque avait chuté de 24%. Certains experts ont évalué la perte du relookage à plusieurs dizaines de millions de francs.
Début mars, Cailler avait commercialisé sa nouvelle gamme d'emballages en papier et carton des chocolats Cailler. Le groupe avait ainsi relégué définitivement aux oubliettes le relookage en PET.
Cumul des mandats critiqué
Peter Brabeck n'a rien dit dans son discours sur la problématique de sa double casquette de CEO et de président. En février dernier, il avait indiqué que le nom de son successeur en tant que directeur général serait dévoilé en septembre.
Différentes entités, comme le fonds de compensation de l'AVS, Ethos ou Actares s'opposent à ce cumul des mandats. Les 2405 actionnaires présents à l'assemblée et représentant 31,7% du capital n'en ont pas moins réélu l'homme fort de la multinationale «pour un mandat complte de cinq ans», selon un communiqué diffusé en début de soirée.