L'opérateur historique suisse, dont l'Etat détient encore 54,5%,
a ainsi confirmé lundi l'information qui avait filtré dans la
presse italienne dimanche. Fastweb est le deuxième opérateur de
téléphonie fixe et le leader dans la téléphonie par Internet dans
la péninsule.
L'Italie constitue l'un des marchés les plus intéressants d'Europe
dans la technologie du haut débit, a indiqué Swisscom lundi dans un
communiqué. L'opération consiste en un investissement stratégique
dans le but de consolider la position concurrentielle de Fastweb
sur un réseau de la dernière génération.
Swisscom entend régler l'acquisition en espèces et propose 47
euros par action, soit une prime de 19%, ce qui représente un
montant de 3,7 milliards d'euros au maximum pour 100% du capital.
Il prévoit un financement en deux parties: en s'endettant à hauteur
de 4 millions de francs et en vendant, selon le taux de succès de
l'OPA, un maximum de 4,9 millions de ses propres actions..
Recours à la dette
Swisscom estime que sa cible possède une avance de trois à cinq
ans dans les nouvelles technologies, notamment dans le secteur des
applications multimédias fondées sur le haut débit, avec un service
de télévision par Internet depuis 2001 déjà. Un facteur décisif
pour le développement aux yeux du géant bleu.
La prise de contrôle de Fastweb doit également permettre
d'apporter des liquidités dans les caisses de Swisscom. La
transaction devrait accroître son chiffre d'affaires de 20%, tout
comme d'ailleurs son résultat d'exploitation (niveau EBITDA), et ce
dans un délai très court, précise le communiqué.
Swisscom veut financer l'opération, qui comprend un éventuel
refinancement de la dette de Fastweb (1,1 milliard d'euros), en
s'endettant. Ensuite, selon le taux d'acceptation de l'OPA, le
groupe entend vendre un maximum de 4,9 millions d'actions propres
acquises en 2006 dans le cadre d'un programme de rachat de
titres.
Première percée majeure depuis Eircom
Si le géant bleu met la main sur Fastweb, il s'agira de sa
première percée majeure hors des frontières helvétiques depuis la
mise au point imposée par le Conseil fédéral fin 2005. La
Confédération, son actionnaire principal, avait alors empêché le
rachat de l'irlandais Eircom.
Pour éviter toute mésaventure financière, le gouvernement a fixé
un plafond à l'endettement de Swisscom (une fois et demi le
résultat d'exploitation EBITDA, soit environ 6 milliards de francs
sur la base de 2006). Les achats doivent concerner des opérateurs
sans mandat de service universel.
ats/ant/sun
Bon accueil de Fastweb
Fastweb juge que l'offre publique d'acquisition de Swisscom représente une bonne opportunité de développement. L'opérateur italien espère que son futur partenaire lancera son offre au plus vite et Swisscom se dit prêt pour le 22 mars.
Le président du conseil d'administration Silvio Scaglia envisage d'ailleurs de céder son paquet de 18,75% à l'opérateur helvétique «pour autant qu'aucune contre-offre ne survienne», a indiqué Fastweb lundi dans un communiqué.
L'entreprise, qui fournit ses services à plus d'un million de clients, a généré en 2006 un chiffre d'affaires de 1,26 milliard d'euros (2,04 milliards de francs) et un EBITDA de 424,6 millions d'euros (691 millions francs).
Elle propose dans plus de 130 villes des services téléphoniques, Internet et de télévision novateurs par le biais de réseaux à large bande très performants, basés intégralement sur le protocole Internet.
Approbation du Conseil fédéral
En tant qu'actionnaire majoritaire de Swisscom, le Conseil fédéral n'est pas opposé à l'offre publique d'achat (OPA) lancée sur l'opérateur italien Fastweb.
Il estime qu'elle est importante du point de vue stratégique et qu'elle offre de nouvelles perspectives d'expansion à Swisscom, a communiqué lundi le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC).
Cette OPA respecte les objectifs stratégiques du Conseil fédéral, qui a fixé un plafonnement de la dette de Swisscom à 6 milliards de francs.