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Chute du bénéfice net pour Swisscom

Les privatisations attendues n'ont pas eu lieu, a noté Carsten Schloter
Résultats plutôt mitigés pour le groupe dirigé par Carsten Schloter
Swisscom a vu sa rentabilité plonger en 2006. Conséquence de provisions passées au 1er semestre, son bénéfice a chuté de 20,9% à 1,6 milliard de francs. Sous pression en Suisse, l'opérateur attend beaucoup de son raid sur Fastweb.

Après un plongeon de 32% au 1er semestre 2006 à 759 millions de
francs, le bénéfice net a diminué de 7,3% en un an à 840 millions
entre juillet et décembre, a indiqué mardi Swisscom. Sur l'ensemble
de l'année, le résultat d'exploitation avant intérêts, impôts,
amortissements et dépréciations (EBITDA) s'est contracté de 9,2% à
3,787 milliards.

Provisions et baisse des prix

Les provisions liées aux procédures d'interconnexion et aux
projets d'externalisation informatique, ainsi que la baisse des
prix de terminaison sur le réseau de téléphonie mobile en juin
2005, ont grevé le résultat des six premiers mois. Toutefois,
Swisscom n'a pas constitué de réserve pour l'amende de 333 millions
de francs infligée par la Commission de la concurrence
(Comco).



Pour mémoire, le gendarme de la concurrence a sanctionné le géant
bleu pour abus de position dominante dans les prix de terminaison
de la téléphonie mobile. Réaffirmant son rejet de la sanction,
Swisscom va attaquer cette décision en justice.



Au second semestre, l'évolution des activités s'est révélée plus
stable, le chiffre d'affaires s'étoffant même de 1,2% à 4,88
milliards de francs. L'EBITDA de la deuxième partie d'année s'est
inscrit à 1,97 milliard de francs, un niveau équivalent à celui
présenté un an auparavant.



L'effectif du groupe s'est accru de 6,1% pour atteindre 17 068
équivalents plein temps. La hausse illustre à hauteur de 660 postes
les acquisitions de Comit et de secteurs d'activités de Siemens
Suisse. Elle provient aussi de la croissance de nouveaux
secteurs.

Plus de rachat d'actions

Conséquence de l'annonce lundi d'une offre publique d'achat sur
la société italienne Fastweb, Swisscom suspendra sa politique de
distribution comprenant des rachats d'action et le versement de
dividendes, à la faveur d'un remboursement de dettes. Excepté un
rachat spécial de 500 millions de francs en 2008, l'opérateur ne
procédéra plus à aucun rachat d'actions, pour autant que la
transaction se concrétise.



Pour l'exercice sous revue, le conseil d'administration proposera
à l'assemblée générale le versement d'un dividende de 17 francs par
actions (contre 16 francs en 2005). Pour l'année en cours,
l'opérateur table sur des ventes de 9,7 milliards et un EBITDA de
3,9 milliards.



Agences/cab

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Davantage de clients

Sur l'ensemble de l'année, le nombre de clients s'est étoffé tant dans la téléphonie mobile que dans l'accès internet à haut débit (ADSL).

A fin décembre 2006, Swisscom recensait ainsi 4,63 millions de clients pour ses services mobiles, 8,2% de plus qu'en 2005.

Un afflux que le géant bleu explique par de nouveaux modèles tarifaires ainsi que le lancement de son offre à bas prix en collaboration avec Migros, «M-Budget-Mobile».

Si l'utilisation du téléphone portable s'est accrue, la baisse des prix et la proportion plus élevée d'utilisateurs de cartes prépayées ont fait reculer le chiffre d'affaires moyen par client de 74 à 65 francs.

La forte expansion du haut débit s'est quant à elle poursuivie, le nombre de raccordements ADSL ayant bondi de 24,6% à 1,37 million.

Bluewin, le fournisseur d'accès de Swisscom, comptait ainsi à fin 2006 936'000 clients et les autres opérateurs 432'000.

En revanche, le nombre de raccordements analogiques et numériques s'est réduit de 2% à 3,75 millions. La réduction reflète d'une part la concurrence de Cablecom et d'autre part le phénomène de substitution par la téléphonie mobile.

Titre à la peine

L'action Swisscom a ouvert en recul à la Bourse suisse. Vers 09h30, le titre perdait 1,3% à 442 francs.

Le chiffre d'affaires a convaincu, mais le bénéfice net a tout juste répondu aux attentes et les perspectives 2007 sont jugées réservées.

Le projet de reprise de la société italienne Fastweb pourrait aussi peser sur les cours du titre.

Le groupe de médias italien Mediaset et le géant britannique de la téléhonie britannique Vodafone se porteraient aussi candidats, ce qui pourrait déclencher une surenchère.