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La Poste enchaîne les records de bénéfice

Le patron de La Poste Ulrich Gygi veut éviter l'excès d'optimisme
Le patron de La Poste Ulrich Gygi veut éviter l'excès d'optimisme
La Poste présente un bénéfice pour la 9e année consécutive. Avec 837 millions de francs, il dépasse le record de 2005. Face à une concurrence accrue sur son terrain, le géant jaune se cherche de nouvelles activités, comme la carte santé électronique.

Tous les secteurs sont bénéficiaires, «après une longue période
de restructurations réussies», a dit vendredi devant la presse à
Berne le président du conseil d'administration de La Poste Anton
Menth, présentant le bilan 2006 du géant jaune. Il est temps
maintenant que La Poste améliore sa capacité d'innovation et se
développe de manière durable, a-t-il ajouté.



Avec ce «très bon résultat», selon le directeur Ulrich Gygi, La
Poste se rapproche de ses objectifs. «Nous pouvons financer les
investissements prévus par nos propres moyens, améliorer de 683
millions notre réservoir de fonds propres, qui reste toutefois
encore insuffisant, consolider notre caisse de pensions et définir
des mesures appropriées sur le plan social dans le cadre de la
restructuration», a précisé Ulrich Gygi.

Le vent peut vite tourner

Une étude visant à évaluer les conséquences de la libéralisation
pour le marché postal montre cependant à quelle vitesse un bénéfice
peut se transformer en déficit, a averti Ulrich Gygi. Elle tient
compte des spécificités suisses, l'un des marchés les plus denses
au monde (700 envois par habitant par année), où le niveau
d'exigences du service universel est très élevé et les prix plutôt
avantageux.



Selon l'étude menée par PricewaterhouseCoopwers, qui a fait la
même pour la Commission européenne, une libéralisation complète,
sans limitation du service universel ni suppression des
désavantages concurrentiels, conduirait La Poste à des résultats
négatifs, à perdre des parts de marché et à réduire ses emplois de
manière substantielle. Et cela malgré les restructurations déjà
décidées (centralisation du tri et réduction du nombre
d'offices).

Révision de la loi

L'étude anticipe la révision complète de la loi sur la poste,
attendue cette année. «Seul le maintien d'un monopole résiduel nous
permettra d'assurer une desserte de base de la même ampleur
qu'aujourd'hui», a prévenu Ulrich Gygi qui laisse le soin aux
politiciens d'en fixer les contours. Pour l'heure, La Poste n'a pas
de concurrents pour les lettres de moins de 100 grammes.



Si le Parlement devait décider une libéralisation complète, comme
le souhaite le Conseil fédéral sous réserve de garde-fous, il
faudrait adapter le mandat de desserte de base à un niveau plus
compétitif, a noté Anton Menth. La Poste devrait pouvoir lutter à
armes égales, a précisé Ulrich Gygi.

Beau salaire pour Gygi

L'entreprise devrait devenir une SA, comme le prévoit le
gouvernement. Son personnel devrait être assujetti au code des
obligations, avec des conditions de travail équivalentes dans toute
la branche, si possible réglées par des conventions collectives de
travail sectorielles. Et surtout PostFinance devrait pouvoir
accéder au marché des crédits hypothécaires et commerciaux, a
énuméré Ulrich Gygi.



Celui-ci a touché l'an dernier une rémunération d'un montant total
de 787'830 francs. Les neuf membres de la direction, y compris le
directeur général, ont touché ensemble 4,571 millions de francs et
les dix membres du Conseil d'administration près de 980'000 francs,
selon le rapport de gestion pour 2006.



agences/ruc

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Malus salarial

Après le salaire au mérite, La Poste invente le "malus salarial" pour ses employés, révèle le quotidien 24 heures dans son édition de vendredi (voir lien).

Le géant jaune donne des bonus aux bons employés mais aussi des malus aux moins performants.

Si les primes à l'intéressement en cas de travail bien noté ne choquent personne, les déductions en cas de mécontentement de la hiérarchie déplaisent.

Le journal note que "même les entreprises privées ne vont pas jusque-là".

L'employé est évalué en fin d'année. S'il ne remplit pas les objectifs fixés par la direction, il risque de voir son salaire réduit.

Pour le syndicaliste Christian Levrat, ce système est inadmissible.

Nouveaux créneaux

La Poste doit se trouver de nouveaux créneaux, plus ciblés, notamment pour faire face à la chute du volume du courrier traditionnel.

Le directeur du géant jaune souhaite ainsi participer à l'introduction de la carte de santé électronique.

La Poste est en effet depuis l'automne dernier un organe de certification reconnu de la signature électronique et peut donc garantir la protection de ces données délicates.

Avec le secret postal et le capital confiance acquis au fil des années, La Poste se dit parfaitement placée pour être l'organe d'enregistrement et d'authentification des clés personnalisées du trafic électronique sécurisé et pour assurer ce trafic sur ses plateformes.