Le crédit a été avalisé par une majorité de 55 voix. Les modalités de ce prêt à la plus grande manifestation de Suisse ont toutefois été complètement remodelées par les parlementaires. Le texte voté n'a ainsi plus grand-chose à voir avec le texte initial.
A l'origine, le Conseil d'Etat et son ministre de l'économie Pierre Maudet avaient conditionné l'octroi de ce prêt à deux exigences. La première était l'organisation d'une édition 2021 du Salon de l'auto. La seconde était de sous-traiter la manifestation et sa conceptualisation à Palexpo, lieu qui accueille chaque année la manifestation. Deux conditions jugées inacceptables par la Fondation du Salon de l'auto, qui a donc refusé cette offre fin mai.
Désaveu pour Pierre Maudet
Le projet de loi a toutefois été maintenu et soumis aux députés, l'Exécutif cantonal ne pouvant se permettre de mettre en danger une telle manifestation. Le Salon de l'auto, c'est près de 200 millions de retombées économiques chaque année pour Genève, et 30% du chiffre d'affaires de Palexpo. Il fallait donc donner un signal fort, quitte à renoncer à certaines exigences initiales.
En commission des finances, les députés se sont donc chargés de supprimer les points qui fâchent. Exit la convention entre l'Etat et la fondation. Exit aussi l'obligation d'une édition l'an prochain, comme le changement de gouvernance de la manifestation. Exit enfin la clause d'urgence qui permet d'octroyer le prêt rapidement. Tout cela sur proposition d'un élu PLR, le parti de Pierre Maudet. Un désaveu pour le magistrat genevois.
Clivage gauche-droite
C'est donc cette version allégée qui a été votée en plénum. Les débats ont donné lieu au traditionnel clivage gauche-droite sur la voiture. Le PLR, le PDC, l'UDC et le MCG ont accepté d'octroyer ce prêt, rappelant l'importance du salon pour l'avenir de Palexpo, pour ses emplois et pour l'économie genevoise en général.
Les socialistes, les Verts et Ensemble à gauche ont parlé, eux, d'une manifestation désuète, pas même certaine de survivre à moyen terme alors que l'échéance du remboursement du prêt est fixée à 2037.
Juste avant le vote, Pierre Maudet a pris la parole. Il a indiqué avoir compris le message des parlementaires. Mais il a rappelé qu'un prêt devait contenir une convention réglant ses modalités et qu'il ferait tout son possible pour qu'une édition ait lieu l'an prochain.
Raphaël Leroy