Le taux de chômage non corrigé des variations saisonnières dévoilé par les services du conseiller fédéral Guy Parmelin s'est inscrit dans le bas de la fourchette des prévisions. Les économistes tablaient sur une valeur entre 3,4% et 3,8%.
Corrigé des variations saisonnières, le taux de chômage s'est affiché à 3,4% en mai, contre 3,1% le mois précédent.
Hausse du chômage des jeunes
En chiffres absolus, le nombre de personnes sans emploi inscrites auprès d'un office de placement régional (ORP) a bondi de 53,9% sur un an ou 54'628 personnes à 155'998, a précisé le Seco. Au regard du mois précédent, la progression s'est inscrite à 1,7%, soit 2585 chômeurs supplémentaires.
Selon les catégories d'âge, le chômage des jeunes (de 15 à 24 ans) a augmenté de 567 personnes (+3,3%) à 17'758. Par rapport au même mois de l'année précédente, il a bondi de 7709 personnes (+76,7%).
Dans la classe d'âge des 50-64 ans, le nombre des chômeurs de 50-64 ans a augmenté de 654 personnes (+1,6%) à 40'890. En variation annuelle, l'augmentation s'est chiffrée à 11'811 personnes (+40,6%).
Hausses les plus importantes à Neuchâtel et Genève
Selon les cantons, Neuchâtel et Genève ont affiché les hausses les plus importantes en mai, leur taux de chômage progressant de 0,2 point à 4,7% et 5,2%. Bâle-Ville (+0,2 point à 4,0%), Glaris (+0,2 point à 2,3%) et Zoug (+0,2 à 2,7%) ont également subi une progression supérieure à la moyenne helvétique.
Quatre cantons ont en revanche enregistré un repli de leur taux de chômage de 0,1 point de pourcentage, soit le Valais (à 4,4%), le Tessin (à 3,9%), les Grisons (à 3,3%) ainsi qu'Appenzell Rhodes-Intérieures (1,2%), ce dernier affichant le plus bas niveau du pays.
En Suisse romande, Vaud a affiché un taux de chômage stable en mai (4,9%), restant le canton le plus touché derrière Genève. La stabilité est également restée de mise pour le Jura (4,4%) et Fribourg (+3,4%). Dans le canton de Berne, le taux de chômage a progressé de 0,1 point à 2,6%.
Près de 100'000 entreprises ont eu recours au chômage partiel
Le Seco a également apporté des précisions sur le chômage partiel en mars, premier mois touché par la crise sanitaire. Sur le mois sous revue, les réductions de l'horaire de travail ont touché 782'436 personnes, soit 778'388 de plus que le mois précédent.
Le nombre d'entreprises ayant eu recours à de telles mesures a augmenté de 97'205 unités, passant à 97'432. L'année précédente à la même époque, le chômage partiel avait sévi dans 66 firmes, touchant 706 personnes.
ats/boi
Pas d'embellie pour l'emploi cet été
Le baromètre des perspectives d'emploi compilé trimestriellement par Manpower laisse augurer pour l'été un tassement de 8%, tant en comparaison annuelle qu'en glissement séquentiel. Une grosse moitié des employeurs table sur un retour au niveau d'avant la crise sanitaire dans les douze prochains mois. Plus d'un quart des sondés anticipe même une normalisation dès cet automne.
Les auteurs de l'étude soulignent que la prévision d'emploi n'avait encore jamais visité de telles abysses depuis la création du baromètre il y a 15 ans.
En découpage régional, seule la Suisse centrale affiche une prévision positive de 3%. Des reculs sont attendus à hauteur de 14% au Tessin, 13% dans la Suisse du Nord-Ouest, 10% dans le bassin lémanique et Zurich, ainsi que 2% en Suisse centrale.
En terme de segments d'activités, la catégorie hôtellerie et restauration (-36%) affiche la plus grosse déprime, suivie de la construction (-12%), l'industrie manufacturière (-9%), ainsi que les activités financières et les autres services (-8%).
Les entreprises de taille moyenne, employant entre 50 et 249 salariés, se montrent les plus pessimistes (-17%). Le niveau de morosité sinon s'avère inversement proportionnel à la taille des sociétés, entre -3% pour les plus grandes et -7% pour les plus modestes.