Ils font partie de notre quotidien depuis des décennies. Introduits en 1906 pour faciliter les paiements, les bulletins de versement étaient d'abord verts, puis bleus, et enfin rouges. Surtout, ils se sont perfectionnés dans le courant du XXe siècle. D'abord avec le numéro de référence, qui permet le tri automatisé, puis dans les années 80, avec l'introduction des bulletins rouges, qui pouvaient être scannés.
Aujourd'hui, sept bulletins de versement différents sont encore utilisés et quelque 800 millions transitent chaque année en Suisse. Mais à terme, ils seront tous remplacés par une facture QR. QR, comme "quick response", réponse rapide en anglais. Car les informations contenues dans ce code peuvent être lues très vite, notamment par un smartphone.
C'est d'ailleurs l'une des qualités employées par le service de paiement SIX pour décrire les factures par QR code, qui seront introduites dès le 30 juin: "Plus facile, plus rapide et plus efficace".
Encore quelques années
La transition se fera en douceur, promet Marco Menotti, responsable des services bancaires chez SIX: "Les vieux bulletins de versement pourront continuer à être utilisés comme aujourd'hui. Et certaines entreprises continueront à envoyer les vieux bulletins pour les paiements. Les personnes qui préfèrent payer à La Poste pourront continuer à le faire".
Cette double possibilité de paiement par BVR ou QR-facture devrait encore durer quelques années. Mais pour ceux qui souhaitent sauter le pas au plus vite, plusieurs solutions:
- Via e-banking: en ouvrant l'application e-banking, il suffit de scanner le code QR avec le lecteur QR ou avec la caméra intégrée, puis de lancer le paiement en un clic. Il est toujours possible de saisir les informations de paiement avec la QR-facture.
- Via la banque mobile: ouvrir l'application de banque mobile sur son smartphone, puis scanner le code QR avec la fonction de lecteur QR et lancer le paiement en un seul tapotement.
- Par courrier ou à la poste: La QR-facture fonctionne également comme un bulletin de versement, avec une partie paiement et un reçu. Elle peut être payée au guichet postal et au distributeur de billets ou envoyée à la banque dans l'enveloppe avec un ordre de paiement.
Transparence des paiements
La rapidité n'est pas la seule raison du changement. Ce qui a incité à l'introduction d'un code QR est aussi la volonté de rendre les paiements plus transparents: "Les autorités nationales, mais aussi internationales, en pensant au financement du terrorisme et au blanchiment d'argent, ont souhaité que le processus de paiement révèle plus d'informations qu'aujourd'hui", explique Marco Menotti.
Ainsi, le code QR devrait s'implanter un peu partout, pas uniquement dans les paiements. Car n'importe quelle information peut être transformée en nuage de points noirs et blancs.
Nicolas Rossé /fme
Un code-barres en deux dimensions
Le code QR (en anglais QR Code, pour Quick Response Code) est un type de code-barres en deux dimensions. L'agencement des points disposés dans un carré à fond blanc définit l'information contenue dans le code. Il peut contenir toutes sortes de données, telles que des adresses web, du texte ou des numéros de téléphone. Pour les lire, il faut une application de lecteur de code QR, installée sur la plupart des smartphones.
Créé dans les années 90 au Japon, le code QR prend son essor à la fin des années 2000, avec l'arrivée des smartphones.
Il a l'avantage d'être facile et rapide à utiliser. Mais surtout, il peut stocker jusqu'à 7089 caractères numériques. A titre de comparaison, le code-barres a une capacité de 10 à 13 caractères.