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La Banque nationale suisse prévoit un recul de 6% du PIB cette année

La Banque nationale Suisse poursuit sa politique monétaire à travers la crise du coronavirus.
La Banque nationale Suisse poursuit sa politique monétaire à travers la crise du coronavirus. / 12h45 / 1 min. / le 18 juin 2020
La Banque nationale suisse (BNS) s'attend à un impact sérieux de la pandémie sur l'économie helvétique. Le produit intérieur brut devrait reculer d'environ 6% cette année. En mars, l'institut tablait encore sur une évolution qui "risque d'être négative".

La croissance en Suisse ne retrouvera pas rapidement ses niveaux d'avant-crise, même avec les mesures d'assouplissement entrées en vigueur à la mi-mai, affirme la BNS dans un communiqué jeudi. La reprise ne sera que partielle et l'impact sur le PIB sera sérieux en 2020, une crise inégalée depuis le choc pétrolier des années 1970.

Reprise l'année prochaine

Il faudra attendre l'année prochaine pour que la reprise déploie ses effets, avec un retour à une croissance "nettement positive". Au premier trimestre 2020, le PIB a affiché un repli de 2,6% en comparaison trimestrielle.

Un phénomène de déflation est attendu cette année (-0,7%) et la prochaine (-0,2%), avant un retour au renchérissement (+0,2%) en 2022. La BNS avertit toutefois que ces prévisions sont à prendre avec encore plus de précautions que d'habitude, puisque les incertitudes liées à la pandémie du Covid-19 sont nombreuses.

Politique monétaire inchangée

La BNS a par ailleurs reconduit sans modification sa politique monétaire expansive, à l'occasion de son examen stratégique périodique. Le taux directeur est maintenu à -0,75% et le garant de la stabilité monétaire se dit toujours prêt à intervenir sur le marché des devises en cas de besoin pour affaiblir un franc toujours jugé onéreux.

L'institution rappelle alimenter le système bancaire en liquidités, destinées à soutenir l'approvisionnement de l'économie en crédits sans intérêt dans le cadre de la facilité de refinancement Covid-19 (FRC).

Crucial pour une reprise rapide

Cet approvisionnement est dépeint comme crucial pour une reprise rapide, suite à l'effondrement des revenus essuyé par de nombreuses entreprises induit par les mesures de confinement adoptées pour freiner l'expansion de la pandémie.

La BNS a jusqu'à présent fourni aux banques quelques 10 milliards de francs de liquidités à son taux directeur, soit -0,75%, en échange de titres de crédits Covid-19 garantis par la Confédération ou les cantons.

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La Banque nationale suisse s'attend à un recul de 6% du PIB cette année. [KEYSTONE - Anthony Anex]KEYSTONE - Anthony Anex
L’économie suisse a légèrement remonté la pente du coronavirus au mois de mai / Le 12h30 / 1 min. / le 18 juin 2020

ats/jpr

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Les crédits bancaires ne manquent pas

L'octroi de crédits bancaires se déroule bien, même dans le contexte de la crise liée au coronavirus, selon la BNS. L'institut d'émission ne voit pas de risque de pénurie pour les crédits non garantis par la Confédération.

Les mesures de soutien ont permis de limiter les effets négatifs de la pandémie sur les entreprises, a indiqué Fritz Zurbrügg, vice-président de la BNS, lors d'une conférence de presse.

Les banques ont quelque peu renforcé leurs conditions pour les crédits non garantis, mais le taux de refus de crédit est resté comparable à celui constaté dans des circonstances normales.

La BNS est convaincue de la résilience du secteur bancaire helvétique face à la crise du coronavirus. Les établissements devront composer ces prochains mois avec une hausse des risques voire des pertes qui ne mettront cependant pas en danger leur existence.

Légère reprise du commerce extérieur de la Suisse

Après l'effondrement historique essuyé en avril en raison de la pandémie de coronavirus, le commerce extérieur suisse s'est repris en mai. Alors que les importations ont renoué avec la croissance, les exportations ont vu leur contraction largement s'atténuer.

En termes désaisonnalisés, les exportations ont affiché sur le mois sous revue un repli de 1,2% à 16,45 milliards de francs, indique l'Administration fédérale des douanes (AFD). En termes réels, corrigé de l'inflation, le repli s'est limité à un tout petit 0,2%.

Les importations ont de leur côté enregistré une forte progression de 9,8% à 13,6 milliards de francs. Celles-ci se sont néanmoins situées à un niveau nettement inférieur à celui affiché en avril. En termes réels, elles ont bondi de 13%.

La balance commerciale a bouclé sur un excédent de 2,8 milliards de francs. En avril, les exportations avaient plongé de 12,3% à 16,65 milliards, subissant leur plus forte dégradation depuis des décennies et les importations de 21,7% à 12,42 milliards.