Près de 600 délégués de cent pays sont réunis à Genève jusqu'à
jeudi pour la première session d'une nouvelle plate-forme mondiale
pour la réduction des risques de catastrophe.
Trois fois plus de désastres
«Le nombre de catastrophes naturelles a triplé depuis 30 ans.
Cinq fois plus d'habitants de la planète qu'il y a une génération
sont touchés», a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU
pour les Affaires humanitaires, John Holmes, en ouvrant la
réunion.
«Les changements climatiques créent une situation d'urgence sans
précédent», a prévenu le responsable. L'an dernier, les désastres
naturels ont touché 134 millions de personnes pour un coût de 35
milliards de dollars.
Appel à l'action
John Holmes a lancé un appel à l'action, deux ans après la
conférence de Kobe, qui, juste après le tsunami, avait adopté la
Déclaration de Hyogo, un plan sur dix ans pour renforcer la
prévention. Il a estimé qu'un dollar investi dans la prévention
aujourd'hui permettra d'économiser quatre dollars sur le coût des
secours et de la réhabilitation.
John Holmes a proposé de lancer une étude sur les coûts et
bénéfices de la réduction des risques naturels, à laquelle le Prix
Nobel Amartya Sen a accepté de contribuer.
Soutien de la Suisse
Au nom de la Suisse, le secrétaire d'Etat aux Affaires
étrangères Michael Ambühl a apporté son soutien au projet de l'ONU
de créer un vaste mouvement de réduction des catastrophes au niveau
mondial.
«La fréquence des catastrophes a augmenté de manière significative
depuis quelques années. Les pays pauvres sont affectés de manière
disproportionnée, car leur capacité à réduire les risques reste
insuffisante», a souligné Michael Ambühl.
«Il est ainsi primordial que les investissements pour la réduction
des risques de catastrophe deviennent une priorité des politiques
de développement durable», a déclaré le secrétaire d'Etat.
La Suisse apportera son soutien actif au renforcement de Genève
comme centre mondial de la coordination pour les activités de
réduction des risques en cas de catastrophe, a-t-il déclaré.
ats/tac
Croix-Rouge déçue
La conférence doit faire le point de l'application des engagements de Hyogo (Japon) pris en janvier 2005, pour la prévention des risques de catastrophe naturelle.
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge a estimé que les progrès sont jusqu'ici décevants.
Les gouvernements avaient convenu il y a deux ans de faire de la réduction des risques une priorité en établissant des plates-formes nationales qui guideraient les politiques et coordonneraient les programmes.
Or, à ce jour, 45 seulement des 168 pays signataires du Cadre d'action de Hyogo se sont conformés à cet engagement, selon la Croix-Rouge.
Dans les semaines à venir, la Fédération lancera une nouvelle Alliance mondiale pour la réduction des risques de catastrophes.
Cette alliance concentrera son action sur les vingt pays les plus exposés aux désastres naturels.
La Fédération prévoit de doubler au moins l'ampleur et la portée de ses programmes de préparation et de prévention au cours des cinq prochaines années.