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La crise du coronavirus met à mal les finances des cantons romands

La crise du coronavirus met à mal les finances des cantons romands. Notre enquête sur l'ampleur des coûts.
La crise du coronavirus met à mal les finances des cantons romands. Notre enquête sur l'ampleur des coûts. / 19h30 / 2 min. / le 26 juin 2020
La pandémie de coronavirus et ses conséquences s'annoncent comme une tempête financière pour les cantons romands, montre une enquête de la RTS. Il faudra peut-être des années pour que les caisses retrouvent un équilibre.

Dispositif sanitaire de crise, réorganisation de l’école ou encore aides d’urgence à l’économie, la RTS a demandé aux cantons romands ce que leur avait déjà coûté la pandémie, jusqu’au 31 mai dernier.

Il est encore difficile de chiffrer précisément ces coûts intermédiaires, mais l’estimation donne une idée. Les cantons qui ont le plus déboursé sont aussi les plus gros:

- Berne: 518 millions

- Vaud: 403 millions

- Genève: 364 millions

- Valais: 250 millions

- Fribourg: 218 millions

- Neuchâtel: 58 millions

- Jura: 12 millions

Il faut cependant relativiser ces montants, souligne le chef du service des finances neuchâtelois Patrick Aubry. "La partie dépenses directes, c’est beaucoup des prêts qui ont été concédés", explique-t-il vendredi dans le 19h30. "Si les prêts sont remboursés, il ne devrait pas y avoir d’impact au niveau de l’Etat. Après, on n'est pas à l’abri de faillites."

Un milliard en moins dans les caisses

C'est surtout la chute programmée des recettes fiscales qui va faire mal aux collectivités publiques. Car l’économie est à genou: le PIB suisse devrait se contracter de 5% cette année avec pour conséquence un milliard de francs de recettes en moins pour les cantons romands, estime le professeur de finances publiques à l’IDHEAP Nils Soguel.

Pour le canton de Neuchâtel, par exemple, qui se remet tout juste d’une crise financière, c’est le choc. "C’est un impact qui va être extrêmement important", souligne le conseiller d'Etat en charge des Finances Laurent Kurth.

"Aujourd’hui les finances de l’Etat de Neuchâtel reviennent dans le noir, mais il nous a fallu entre trois et cinq ans pour redresser un choc d’une septantaine de millions. On est sur des chocs qui sont comparables avec cette crise."

"Un trou d'air conjoncturel"

Reste à savoir qui va payer la facture. Certains préconisent de ponctionner dans les caisses des cantons, d’autres d’augmenter les impôts. Mais pour le professeur Nils Soguel, cette dernière option n’est pas le bon remède. "Je m’inscris en faux contre les hausses d'impôt", dit-il. "Les finances des cantons sont saines. Ce n'est pas parce qu’il y a un trou d’air conjoncturel qu’on doit tout d'un coup tout lâcher et dire que ça ne va plus du tout".

Quoi qu'il en soit, les effets du coronavirus se feront sentir encore longtemps sur les budgets des collectivités publiques. Il faudra des mois voire des années pour retrouver une santé financière.

Julien Guillaume/oang

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