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De nouveaux acteurs en ligne bousculent les courtiers en immobilier

Immobilier: de nouveaux acteurs remettent en question le modèle des commissions perçues en cas de vente par les courtiers.
Immobilier: de nouveaux acteurs remettent en question le modèle des commissions perçues en cas de vente par les courtiers. / 19h30 / 2 min. / le 27 juin 2020
Le secteur du courtage immobilier est en pleine ébullition. Depuis quelque temps, des acteurs proposent de vendre votre bien pour un forfait de moins de 10'000 francs, nettement moins que les traditionnels 3 à 5% de commission que les courtiers prélevaient jusqu’à présent.

Pour vendre sa maison sur les hauts de Montreux, Madame Devaud a tenté une expérience inédite. Elle a renoncé aux courtiers traditionnels et elle est passée par la plateforme en ligne Neho, un nouvel acteur du secteur qui chamboule les habitudes.

Résultat, elle a payé 9500 francs pour vendre son bien, alors qu'il lui en aurait coûté plus de 40'000 avec un courtier traditionnel. Plus généralement, les 3 à 5% que demandent les courtiers génèrent des commissions de 30'000 à 50'000 francs pour un bien d'un million, soit environ dix fois plus que le forfait demandé par les nouveaux acteurs.

Une commission trop haute au regard de la prestation

Ces courtiers d’un genre nouveau commencent à essaimer, à l'image de Kiiz, venteduproprio ou Neho. Cette dernière, qui a un profil de start up, compte déjà 45 employés plutôt jeunes. Elle a vendu 450 biens en 2019 et elle compte arriver au double cette année.

Pour ces sociétés, la commission de 3% n'est plus d'actualité. "Avec des commissions de l'ordre de 30'000 francs, au regard de la valeur ajoutée et de la prestation qui est effectuée par le courtier, c'est vraiment beaucoup trop d'argent, juge dans le 19h30 Eric Corradin, CEO de Neho, qui évalue entre 20 et 30 heures de travail l'accompagnement d'un propriétaire désirant vendre.

Pour 3000 francs, ces nouveaux acteurs évaluent le bien, placent les annonces, créent une vidéo et mettent à disposition des outils pour monitorer en temps réel l’intérêt des futurs acquéreurs.

Bernard Nicod: "On ne fait pas un métier de saltimbanques"

De leur côté, les courtiers traditionnels sont assez dubitatifs quant à la méthode, d’autant plus que les 3000 francs doivent être payés même si la vente ne se fait pas.

Bernard Nicod, acteur historique de l’immobilier, estime que ce système "n'est pas fiable". Et d'ajouter: "On ne fait pas un métier de saltimbanques. Les sociétés qui font miroiter des miracles sans garanties de résultat, je n'y crois pas. Les prestations du courtier doivent être complètes et accompagner le client jusqu'au bout. On n'achète pas un appartement ou une villa comme on achète une machine à laver le linge."

Sujet TV: Philippe Lugassy

Adaptation web: Frédéric Boillat

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