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Ecarts salariaux décriés par Travail.Suisse

Le salaire de l'ex-patron d'OC Oerlikon avait fait grand bruit en 2006
Le salaire de l'ex-patron d'OC Oerlikon avait fait grand bruit en 2006
L'écart entre la rémunération des managers et celle des autres travailleurs s'est encore creusé en Suisse l'an dernier. Les patrons des 28 entreprises examinées par Travail.Suisse ont engrangé une hausse moyenne de 19%.

Et dans le sillage des sociétés aux plus grosses rémunérations
se bouscule le peloton des autres firmes dans une véritable course
de rattrapage. Les grandes banques, les géants pharmaceutiques et
Nestlé ont pris goût à l'ivresse des hauteurs, a souligné
Travail.Suisse lundi à Berne, en présentant à la presse sa
troisième étude sur le sujet.

Banques et pharmas épinglés

Credit Suisse, UBS, Novartis, Roche et Nestlé composent toujours
le top cinq des salaires les plus élevés. Les dirigeants des 28
sociétés examinées ont empoché en tout 199 millions de francs l'an
passé. Ils ont joui d'une hausse moyenne de 19% pendant que les
autres travailleurs n'obtenaient que 0,1% d'augmentation
réelle.



«Gare au syndicat qui revendiquerait une hausse des salaires de 10
ou 20%», a noté Susanne Blank, responsable de la politique
économique chez Travail.Suisse. Les chefs lui reprocheraient
d'avoir perdu tout contact avec la réalité.

Les salariés sont "escroqués"

En considérant l'évolution entre 2003 et 2006, les chefs des
sociétés étudiées ont même profité d'une hausse salariale de 66%.
Le salaire réel des travailleurs a progressé de tout juste 0,8%. La
hausse salariale réelle des dirigeants entre 2003 et 2006 s'est
donc révélée 80 fois plus importante que celle des autres employés
en pourcentages relatifs.



«Face à eux, les salariés font figure d'escroqués», assènent les
auteurs de l'enquête. Et le groupe de tête des gros salaires, qui
suscite année après année l'attention des médias, n'est pas suivi
d'un peloton de patrons raisonnables, déplore Travail.Suisse. «Les
chefs des entreprises hier irréprochables font désormais aussi la
course aux salaires les plus juteux.»



Travail.Suisse compte poursuivre ses enquêtes et sa lutte pour
plus de clarté. Les entreprises dépensent tant de millions pour
leur image - elles ne supporteront pas longtemps qu'elle soit
détériorée par une transparence accrue, a souligné le président du
syndicat Hugo Fasel.



ats/hof

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Bonnet d'âne pour OC Oerlikon

Au terme de son étude, Travail.Suisse décerne à OC Oerlikon la Fourchette salariale 2006.

Le groupe technologique alémanique a «mené le bal de la cupidité» l'an dernier avec une hausse moyenne de 109% pour les membres de sa direction, dénonce Travail.Suisse.

Le prix, sous forme de ciseaux géants ("Lohnschere") trônant sur un socle, demeurait encore au coeur de la capitale lundi sans avoir été retiré par ses destinataires.

En mai dernier, Thomas Limberger, patron d'OC Oerlikon et critiqué pour son salaire, avait quitté le groupe technologique schwytzois avec effet immédiat.

Il avait défrayé la chronique avec, d'abord, la publication d'un revenu 2006 de plus de 26 millions de francs, puis le lendemain l'annonce du renoncement à tout le volet stock-options de la rémunération, contre des actions.

Ce geste, effectué face aux critiques des médias alémaniques, s'était traduit par un salaire définitif de 7,7 millions de francs pour l'an dernier.

Lonza et Implenia ne sont pas pas en reste

Le groupe chimique bâlois Lonza (+106%) et le groupe de construction zurichois Implenia (+53%) complètent le podium dominé par OC Oerlikon.

De 2003 à 2006, c'est Lonza qui remporte la palme.

Au final, la différence s'est creusée en quatre ans dans 25 des 28 entreprises étudiées - de plus de 50% dans la moitié des cas.