Le Conseil de fondation a été clair: à ce stade, le seul acheteur potentiel est Palexpo. Le prix de vente de la plus grande manifestation de Suisse a été fixé par Auto-Suisse, faîtière des importateurs, à 15 millions de francs. Une somme qui, manifestement, ne correspond pas à celle qui pourrait sortir de l'audit en cours.
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La direction du salon ne ferme pas la porte à d'autres acquéreurs, y compris privés. Une personne se serait d'ailleurs manifestée à ce stade. Dans cette hypothèse toutefois, le salon ne peut pas garantir que l'événement se maintienne à Genève.
En effet, l'immense majorité des membres du comité de fondation, son organe délibératif, vient de Suisse alémanique. La direction a précisé qu'elle souhaitait conclure la vente du salon d'ici au 11 août, soit dans moins de deux mois.
Quel financement?
Palexpo est en pôle position, mais toute la question est de savoir comment cette acquisition sera financée. Il faudrait d'abord connaître le prix réel de vente du salon, ce qui n'est pas tout à fait déterminé à ce stade.
La question des capacités financières de Palexpo d'une part, et de son actionnaire majoritaire d'autre part, l'Etat de Genève, se pose aussi. Palexpo a obtenu un chiffre d'affaires de 95 millions de francs en 2019, mais l'entité a perdu près de 50% de ce montant cette année. Et les prévisions pour les années à venir restent aléatoires. A-t-elle suffisamment de liquidités pour racheter le salon? Devra-t-elle contracter un prêt?
Quant à l'Etat de Genève, il s'apprête à présenter l'un de ses budgets les plus déficitaires de son histoire, avec près d'un milliard de pertes. Il paraît donc difficilement envisageable d'investir dans un salon de l'auto. Reste deux alternatives. La première serait de laisser partir en faillite la fondation pour la racheter pour un franc symbolique. Mais cela est risqué. La seconde serait de faire une croix sur le salon de l'auto et d'organiser un salon de la mobilité dont les droits sont libres.
Raphaël Leroy
"Palexpo est la solution favorite"
"Palexpo est la solution favorite, c'est assez logique. Nous cherchons d'abord à maintenir le salon à Genève, c'est une priorité. Nous comprenons tout à fait les difficultés auxquelles Palexpo doit faire face, ce sont les mêmes que la majorité de l'industrie", explique François Launaz, président d'Auto-Suisse, interrogé dans l'émission Forum.
"Pour Palexpo, avoir le salon de l'auto dans leurs papiers serait naturellement un atout pour l'avenir", ajoute-t-il.