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Le taux de chômage recule en Suisse, mais le nombre d'inscrits augmente

Le taux de chômage en Suisse s'est légèrement amélioré en juin, à 3,2% contre 3,4% en mai.
Le taux de chômage en Suisse s'est légèrement amélioré en juin, à 3,2% contre 3,4% en mai. / 19h30 / 1 min. / le 8 juillet 2020
Le nombre de chômeurs a diminué en Suisse au mois de juin, révèlent mercredi les derniers chiffres du Secrétariat d'Etat à l'Économie (SECO). Mais le nombre absolu de demandeurs d'emplois a augmenté sur la même période.

Le taux de chômage est passé de 3,4% en mai à 3,2% fin juin. Il s'agit du premier recul depuis février 2020. Cependant le nombre de personnes inscrites auprès des offices régionaux de placement (ORP) a bondi en juin de 54,6% par rapport à la même période de l'année passée.

Ce paradoxe s'explique par le temps de décalage entre l'inscription dans un ORP et le versement des indemnités. En effet, une personne qui perd son emploi s'inscrit dans un premier temps auprès de son office régional, et ne touche ses premières indemnités que quelques semaines plus tard.

Augmentation en moyenne annuelle

Toutefois, cela ne veut pas dire pour autant que les chiffres du chômage vont forcément augmenter le mois prochain, explique Boris Zürcher, chef de la direction du travail au SECO. Selon lui, si la situation reste tendue, la dynamique du marché du travail a repris. "Il ne faut pas oublier qu'aux mois de mars, avril et mai, aucune d'entreprise n'embauchait" rappelle-t-il. Parmi les secteurs qui embauchent à nouveau, on trouve notamment la construction et la restauration.

Toutefois, le chômage devrait tout de même augmenter d'ici la fin de l'année. Selon les prévisions, le taux de chômage pourrait être de 3,8% en moyenne sur l'ensemble de l'année 2020.

Sur le terrain, on redoute des licenciements si les carnets de commande ne se remplissent pas, notamment dans l’industrie, un secteur dépendant des exportations.

>> Voir le reportage de Séverine Ambrus au 19h30 :

Dans certaines entreprises, on redoute l'automne et les licenciements si les carnets de commande ne se remplissent pas.
Dans certaines entreprises, on redoute l'automne et les licenciements si les carnets de commande ne se remplissent pas. / 19h30 / 2 min. / le 8 juillet 2020

Moins de chômage partiel que prévu

En chiffres absolus, le nombre de nouveaux chômeurs inscrits est de 150'289 personnes, soit une avancée de 53'067 personnes (+54,6%) sur un an. Le nombres de jeunes inscrits a quant à lui progressé plus de 77% (+7555 personnes) sur cette période (Lire en encadré). Ces chiffres sont cependant meilleurs que ceux anticipés par les économistes.

>> Les explications de Gabriel de Weck dans le 19h30 :

Gabriel de Weck:"En un an, le nombre de chômeurs âgés entre 15 et 24 ans a littéralement explosé à + 77,4%."
Gabriel de Weck:"En un an, le nombre de chômeurs âgés entre 15 et 24 ans a littéralement explosé à + 77,4%." / 19h30 / 1 min. / le 8 juillet 2020

Le SECO a également donné les premières estimations du recours au chômage partiel (RHT) pendant le mois d'avril. Ce sont un peu plus d'un million d'employés qui ont touché cette indemnité. Sachant qu'il y a environ 5 millions d'actifs en Suisse, ce chiffre est très élevé, mais plus bas qu'attendu.

Certains restaurants, par exemple, qui avaient annoncé qu'ils allaient avoir recours à 100% aux RHT, ont quand même pu maintenir une certaine activité en faisant de la livraison à domicile. Si bien qu'au final, ce sont quelque 2,4 milliards de francs d'indemnités qui ont été versées à cet effet en avril, soit largement moins que les cinq à sept milliards projetés.

>> Voir aussi l'interview dans Forum de Philippe Gumy :

Premier recul du chômage en Suisse depuis février: interview de Philippe Gumy
Premier recul du chômage en Suisse depuis février: interview de Philippe Gumy / Forum / 5 min. / le 8 juillet 2020

Cynthia Racine/ats/jop

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Les jeunes en première ligne

En un an, le nombre de jeunes âgés de 15 à 24 ans inscrits dans les offices régionaux de placement a explosé de 10'000 à 17'300. Soit une hausse de + 77,4%.

Trouver un emploi lorsqu’on sort de formation n’est pas simple, mais la crise rend la tâche insurmontable. Les entreprises n’embauchent presque plus. Les stages sont gelés, tandis que les contrats à durée déterminée, souvent destinés aux jeunes, ne sont pas renouvelés.

Si la reprise n’est pas au rendez-vous à la fin de l'été, de nombreuses entreprises devront procéder à des licenciements. Or, ce sont souvent les jeunes employés plutôt que les pères ou mères de familles les premiers visés par les plans de licenciements. Dans ce contexte morose, les experts s'attendent à ce que les jeunes se lancent dans une formation plutôt que de tenter de trouver un emploi.
G.d.W.