La somme des prêts sollicités par les entreprises suisses avait vite atteint son pic en avril et la tendance évoquée fin mai, notamment sur l'antenne de la RTS, se confirme. Au vu des crédits versés par UBS à ce jour, la part d’utilisation la plus forte se situe dans l'hôtellerie et la restauration (61%), la construction (55%) et le commerce de détail (55%). Elle est plus faible dans d’autres secteurs comme l’industrie des machines (42%), les agences de voyage ou l’industrie du bois (40%).
"Cela montre que les entreprises n'ont pas eu immédiatement besoin de 100% des crédits touchés et qu'elles étaient bien préparées. Elles ont contracté ces prêts en partie comme mesure de précaution et restent très prudentes. Je pense que c'est un bon signe", estime Axel Lehmann, directeur d'UBS Suisse dans l’émission 10vor10 de SRF.
Peur de l'endettement
Pour certains entrepreneurs qui n'ont pas eu d'autre choix que de puiser dans le crédit, la prudence s’impose, même avec un intérêt à 0%. Les pertes subies ne seront probablement jamais rattrapées et la reprise est freinée par les mesures sanitaires en vigueur.
"Ce qui résoudrait le problème, c'est que la Confédération renonce à au moins 50% du prêt. Cela remettrait un peu d'oxygène dans l'affaire. Mais obtenir de nouveaux crédits, cela ne servirait à rien, ce ne serait que s'endetter encore plus", assure le restaurateur bâlois Alain Goepfert dans l’émission 10vor10.
Pascal Jeannerat/SRF/gma