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La BNS resserre sa politique monétaire

BNS
Beaucoup d'experts tablaient plutôt sur un statu quo
La Banque nationale suisse (BNS) donne un nouveau tour de vis à sa politique monétaire. Elle relève d'un quart de point la marge de fluctuation de son taux de référence, le Libor à trois mois, pour la porter à 2,25%-3,25%.

Ce nouveau tour de vis monétaire, le huitième depuis décembre
2005, n'était en fait anticipé que par une minorité d'observateurs.
Une majorité d'entre eux tablaient sur une pause sur la voie de la
«normalisation» en cours, à l'instar de la décision prise la
semaine passée par la Banque centrale européenne (BCE).

Climat de turbulences boursières

Ces économistes attendaient que l'institut d'émission favorise
une détente sur le marché monétaire, dans un climat de turbulences
boursières causées par la crise du crédit immobilier à risque aux
Etats-Unis. La BNS a certes retenu ce message d'apaisement, mais
tout de même relevé de 25 points de base le Libor.



La marge de fluctuation de son taux de référence, le Libor à trois
mois, passe donc à 2,25%-3,25%, avec pour objectif le milieu de
fourchette (2,75%), même s'il a récemment atteint 2,9%, a expliqué
la banque centrale en livrant sa dernière appréciation de la
situation économique et monétaire.

La BNS est confiante

Dans son message, la BNS réitère sa confiance dans la robustesse
de la conjoncture en Suisse, avec une croissance qui s'est montée à
2,8% en rythme annuel au deuxième trimestre encore. Elle a ainsi
maintenu sa prévision de hausse du produit intérieur brut (PIB)
réel à 2,5% pour cette année, la même qu'en juin. Une dynamique qui
devrait toutefois perdre de sa superbe l'an prochain, mais dans une
ampleur délicate à évaluer, avertit la BNS.



La crise internationale du crédit, en provenance des Etats-Unis,
rend plus difficile que précédemment l'établissement de prévisions
tant pour la conjoncture que pour l'inflation. L'embellie de ces
derniers mois en Suisse, particulièrement bénéfique pour le marché
de l'emploi, pourrait souffrir de l'affaiblissement les impulsions
émanant de l'étranger (favorables aux exportations). De plus, la
volatilité des marchés financiers pourrait pénaliser l'apport des
banques à la croissance économique.

Inflation estimée à 0,6%

En ce qui concerne le renchérissement, les incertitudes du
moment ont moins affecté les perspectives, même si la vigueur de
l'activité accroît les pressions. Sans oublier des prix du pétrole
qui repartent vers le haut et un franc toujours faible par rapport
à l'euro, générant de l'inflation importée.



Des facteurs que la BNS continuera de suivre de très près,
affirme-t-elle dans son communiqué. Dans ce contexte, elle table
sur une hausse moyenne des prix de 0,6% cette année, contre 0,8%
encore en juin, et de 1,5% (inchangé) en 2008.



ats/jab

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Une décision qui surprend l'ASLOCA

L'ASLOCA romande se dit «un peu surprise» que la Banque nationale suisse (BNS) ait décidé de durcir sa politique monétaire malgré les signaux d'affaiblissement de la conjoncture en provenance des Etats-Unis. Elle estime que les loyers ne doivent pas augmenter dans l'immédiat.

«Les banques ont des marges entre les taux hypothécaires qu'elles appliquent actuellement et les taux de refinancement qui leur permettent d'absorber la hausse du taux directeur de la BNS sans devoir augmenter le prix de leurs prêts immobilier», a dit Carlo Sommaruga, secrétaire général de l'Association suisse des locataires (ASLOCA). «Il ne doit pas y avoir automaticité», a-t-il ajouté.

De son point de vue, les loyers ne devraient donc pas augmenter, à court ou moyen terme, d'autant que les taux hypothécaires de référence inscrits dans de nombreux contrats de bail sont supérieurs à ceux des taux variables appliqués par les banques cantonales (pour la plupart à 3,25% actuellement).