Le plus grand rendez-vous mondial de l'aéronautique, qui se
tient tous les deux ans, s'étalera une semaine durant pour les
professionnels et débutera à partir de vendredi pour le grand
public.
Bonnes perspectives
La croissance robuste du transport aérien, combinée au
renouvellement des flottes des compagnies avec de nouveaux avions
plus économiques et plus écologiques, offre d'excellentes
perspectives à l'industrie, qui sort déjà de deux années record. En
2005 et 2006, les géants Airbus et Boeing ont accumulé près de 4000
commandes d'appareils commerciaux.
«Le cycle actuel est plus long que d'habitude», estime le
président d'Airbus Louis Gallois. Selon l'avionneur européen, la
flotte mondiale devrait doubler d'ici 2025 à 33'500 appareils.
Duel Airbus-Boeing
Le Bourget sera de nouveau le théâtre du duel commercial entre
l'Américain Boeing et Airbus. Tenant du titre mondial lors de
l'édition 2005, Airbus arrive cette année affaibli face à un rival
redevenu l'an dernier numéro un en nombre de commandes grâce au
succès de son long-courrier 787, vendu à près de 600
exemplaires.
Retards de livraisons de l'A380, lancement laborieux du nouveau
long-courrier A350, dont la mise en service en 2013 n'interviendra
que cinq ans après le modèle rival 787, dollar faible minant sa
compétitivité, Airbus a connu une année noire en 2006 et a dû
lancer un douloureux plan de restructuration. Mais il espère
redorer son blason pendant le «Paris Air Show».
L'A350 porteur d'espoirs
«Ce sera l'année des commandes A350», assure le directeur
commercial John Leahy, qui vise 200 contrats fermes d'ici fin 2007,
contre 19 actuellement. L'industrie sera par ailleurs attentive aux
commentaires des deux avionneurs sur leurs intentions concernant la
prochaine génération de moyen-courriers, attendue au milieu de la
prochaine décennie.
Autre marché en pleine ébullition, le segment des avions régionaux
dominé par le brésilien Embraer et le canadien Bombardier, aiguise
l'appétit de nouveaux acteurs. Le russe Soukhoi fera une annonce au
Bourget sur son Superjet100 (75 à 95 places), attendu sur le marché
fin 2008. Les Chinois travaillent aussi au développement d'un avion
régional, l'ARJ21. Quant au japonais Mitsubishi, il présentera une
maquette de son projet MJ (Mitsubishi Jet).
L'aviation d'affaires affiche également une grande forme, après
une année record en 2006 avec 885 livraisons au niveau mondial. Le
Français Dassault viendra au salon avec son dernier-né, le
triréacteur de luxe Falcon 7X, dont la mise en service
approche.
ats/afp/hof
L'aviation militaire en relatif retrait
Le marché des avions de combat, traditionnellement en vedette au Bourget, restera relativement en retrait, dans l'attente du renouvellement d'une flotte de 129 Mig russes vieillissants par l'Inde, et d'une première commande à l'export pour le Rafale, qu'il pourrait décrocher prochainement au Maroc.
Sur le plan militaire, c'est l'appel d'offres du Pentagone pour 179 avions ravitailleurs qui retiendra l'attention.
Ce méga-contrat américain de 30 à 40 milliards de dollars, devant être signé fin 2007, oppose Boeing et son dérivé du 767 au tandem EADS/Northrop Grumman, avec l'A330-MRTT.
Une compétition sur laquelle compte la maison-mère d'Airbus pour pénétrer le juteux marché militaire américain.
L'espace pas en reste
L'espace sera également à l'honneur avec le retour au Bourget de l'Agence spatiale européenne (ESA), un «pavillon de l'espace» russe et un stand chinois.