"Dans un vote par correspondance, la grande majorité des membres
de Syna Construction s'est prononcée pour des grèves localisées", a
indiqué le syndicat chrétien dans un communiqué. La Conférence
professionnelle de l'organisation a entériné ce fait samedi et
donné son feu vert à la poursuite des manifestations.
Appel à la raison
Syna maintient toutefois la porte ouverte en vue d'une solution
négociée avec la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Il appelle
"une nouvelle fois" cette dernière "à la raison" et lui demande de
revenir à la table des négociations. Une réunion est agendée pour
le 4 octobre. Syna demande aux patrons d'adoucir leur
position.
Les négociations en vue du renouvellement de la CCT s'étaient
achevées sur un échec en mai dernier. La SSE avait dans la foulée
décidé de dénoncer la convention pour son terme légal, soit la fin
septembre.
Conflit programmé
Les fronts sont peu conciliables. La SSE demande plus de
flexibilité dans le travail (en terme d'annualisation du temps de
travail) et le versement d'une part du salaire au mérite. Les
syndicats Unia et Syna ne veulent pas entendre parler de ces deux
revendications.
A moins d'un revirement de dernière minute de la SSE (qui doit
tenir son congrès mardi et qui annonce des "décisions surprenantes"
sans vouloir en dire davantage), le conflit est aujourd'hui presque
programmé. Unia a déjà décidé de débloquer 5 millions de francs
pour financer des grèves éventuelles. Les ouvriers manifesteront
samedi prochain à Zurich à l'appel des syndicats.
ats/kot/jab
Volonté de libéralisation dénoncée
Dans son communiqué, Syna souligne que «la volonté patronale de libéraliser la construction est claire».
Le syndicat estime à titre d'exemple que la SSE a refusé l'an dernier de donner une «adaptation salariale raisonnable» pour 2007 (1,3% octroyé, contre 4% demandé par les syndicats).
Crainte d'un dumping salarial et social
Sans CCT, «la migration des travailleurs européens vers la Suisse va s'accélérer», craint Syna.
«Les salaires seraient soumis à la loi de l'offre et de la demande et diminueraient progressivement.
Les conditions sociales s'appauvriraient en se rapprochant des minimums légaux.
Tout aussi grave, les mesures d'accompagnement instaurées dans le cadre de la libre circulation des personnes tomberaient», ajoute-t-il.