Publié

Construction: Syna prêt pour des grèves

Les syndicats, qui veulent une CCT, montent au front
Une grande manif' avait déjà eu lieu le 18 juin à Genève
Le conflit social gonfle dans la construction. Le syndicat Syna prévoit des «grèves localisées» si le patronat ne fait pas marche arrière dans sa volonté de laisser les 80'000 ouvriers de la branche sans CCT dès le 1er octobre.

"Dans un vote par correspondance, la grande majorité des membres
de Syna Construction s'est prononcée pour des grèves localisées", a
indiqué le syndicat chrétien dans un communiqué. La Conférence
professionnelle de l'organisation a entériné ce fait samedi et
donné son feu vert à la poursuite des manifestations.

Appel à la raison

Syna maintient toutefois la porte ouverte en vue d'une solution
négociée avec la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Il appelle
"une nouvelle fois" cette dernière "à la raison" et lui demande de
revenir à la table des négociations. Une réunion est agendée pour
le 4 octobre. Syna demande aux patrons d'adoucir leur
position.



Les négociations en vue du renouvellement de la CCT s'étaient
achevées sur un échec en mai dernier. La SSE avait dans la foulée
décidé de dénoncer la convention pour son terme légal, soit la fin
septembre.

Conflit programmé

Les fronts sont peu conciliables. La SSE demande plus de
flexibilité dans le travail (en terme d'annualisation du temps de
travail) et le versement d'une part du salaire au mérite. Les
syndicats Unia et Syna ne veulent pas entendre parler de ces deux
revendications.



A moins d'un revirement de dernière minute de la SSE (qui doit
tenir son congrès mardi et qui annonce des "décisions surprenantes"
sans vouloir en dire davantage), le conflit est aujourd'hui presque
programmé. Unia a déjà décidé de débloquer 5 millions de francs
pour financer des grèves éventuelles. Les ouvriers manifesteront
samedi prochain à Zurich à l'appel des syndicats.



ats/kot/jab

Publié

Volonté de libéralisation dénoncée

Dans son communiqué, Syna souligne que «la volonté patronale de libéraliser la construction est claire».

Le syndicat estime à titre d'exemple que la SSE a refusé l'an dernier de donner une «adaptation salariale raisonnable» pour 2007 (1,3% octroyé, contre 4% demandé par les syndicats).

Crainte d'un dumping salarial et social

Sans CCT, «la migration des travailleurs européens vers la Suisse va s'accélérer», craint Syna.

«Les salaires seraient soumis à la loi de l'offre et de la demande et diminueraient progressivement.

Les conditions sociales s'appauvriraient en se rapprochant des minimums légaux.

Tout aussi grave, les mesures d'accompagnement instaurées dans le cadre de la libre circulation des personnes tomberaient», ajoute-t-il.