Pour beaucoup de Suisses, les vacances d'été riment avec avion. C'était vrai jusqu'en 2019. Cette année, les couloirs des aéroports suisses sont bien vides.
Le premier samedi de juillet à l'aéroport de Genève, d'habitude bondé, il n'y a eu que 34% du trafic aérien qu'avait absorbé Cointrin le même jour en 2019. A Zurich, seuls 25% des passagers étaient présents cette année par rapport à la précédente.
Depuis le 15 juin et l'ouverture des frontières, les vols reprennent, mais la vitesse de croisière est loin d'être atteinte.
En 2019, il y a eu plus de 12'500 mouvements de vols commerciaux entre le 15 juin et le 15 juillet à l'aéroport de Genève, selon l'Association des riverains de l'aéroport de Genève (ARAG). Les vols commerciaux représentaient alors 68% des mouvements de vols. Près de 25% des décollages et atterrissages totaux étaient réalisés par la compagnie à bas coûts Easyjet, et plus de 13% des mouvements étaient effectués par Swiss.
Durant ces mêmes dates en 2020, les mouvements commerciaux ont chuté de 12'583 à 2071. Soit 16,46% du volume habituel. Ils ne représentaient plus que 30% des mouvements totaux (9,88% pour Easyjet et 8,87% pour Swiss).
Moins de destinations desservies
La compagnie aérienne Swiss ne dessert plus que 24 destinations au départ de Genève, contre une soixantaine avant la crise. Ce sont principalement les îles grecques, les îles espagnoles ou le Portugal qui sont reliés.
Easyjet a repris ses activités le 15 juin avec quatre destinations desservies depuis Genève: Porto, Lisbonne, Nice et Bordeaux. La compagnie "prévoit d'assurer 50% de ses 1022 liaisons en juillet et jusqu'à 75% en août, mais avec une fréquence de vols moins élevée correspondant à environ 30% de la capacité normale de juillet à septembre", affirme-t-elle par courrier électronique.
Avec toutes les contraintes sanitaires, la situation actuelle est un véritable casse-tête pour les compagnies aériennes.
"Si les régulations ont changé ou si la demande a radicalement changé, on va peut-être mettre des avions plus grands pour répondre à la demande, ou combiner deux vols en un seul, si la demande n'est pas suffisante pour remplir deux avions", explique à la RTS Lorenzo Stoll, directeur de Swiss pour la Suisse romande.
Impact sur les passagers
Les passagers sont donc parfois contraints de revoir leurs projets de vacances. "Quand cela impacte un passager qui avait un vol pour ce jour-là et que ce vol est annulé ou déplacé, pour lui, cela fait beaucoup", conçoit Lorenzo Stoll. "Pour nous, on essaie de s'adapter à cette dynamique du marché. Pour une partie, ce n'est pas dans nos mains. Ce n'est pas nous qui contrôlons entièrement où l'on peut aller et où l'on ne peut pas aller", justifie le directeur.
Les annulations sont également nombreuses chez Easyjet, la plus grande compagnie de Suisse romande. Cette dernière entend augmenter ses vols ces prochaines semaines en fonction de la demande, mais ne s'attend pas à retrouver les volumes pré-covid avant 2023.
Delphine Gianora / fme