Les premières livraisons de cet avion, déjà commandé à plus de
250 exemplaires depuis le début de l'année, sont désormais prévues
fin novembre voire même décembre 2008, au lieu de mai 2008.
Le groupe a également à nouveau reporté le premier vol d'essai
du long-courrier à fin mars 2008. Déjà début septembre, Boeing
avait repoussé ce vol de deux mois, entre mi-novembre et
mi-décembre au lieu de fin septembre.
Action en baisse
Le groupe a assuré en revanche que ces reports n'auraient "pas
de conséquences" sur ses résultats financiers et maintenu ses
prévisions pour 2007 et 2008. L'action a cependant chuté mercredi
de 2,73% à 98,68 dollars.
Début septembre, le groupe, sous pression depuis plusieurs mois
pour tenir le calendrier de ce programme aux méthodes de production
complexes, avait admis buter sur deux problèmes dans l'assemblage
final, "un problème de séquençage" et un retard dans l'intégration
d'un logiciel - ce qui l'avait contraint à reporter de deux mois le
premier vol d'essai.
Depuis, la plupart des analystes s'attendaient à un report
également des premières livraisons, s'étonnant plutôt que Boeing ne
l'ait pas encore fait. L'action avait d'ailleurs chuté vendredi
dernier de plus de 2%, le marché tablant sur le report du
programme.
Report attendu
"Il est plus probable que le programme soit décalé de 4 à 6
mois", avait souligné vendredi l'analyste Joseph Campbell (Lehman
Brothers), dans une note intitulée "le temps est venu de
commentaires plus francs".
Boeing pourrait également admettre que la montée en cadence de
production prévue - six appareils par mois, six mois après la
première livraison - "pourrait ne pas être réalisable", avait-il
commenté, pronostiquant aussi une révision des prévisions de
résultats.
"Le retard est plutôt la norme pour les grands programmes
aéronautiques", avait expliqué l'analyste d'une banque française le
mois dernier. "Ce qui étonnait la plupart des analystes, c'était le
maintien du calendrier initial, compte tenu du caractère très
complexe et novateur de ce programme et de l'externalisation d'une
grande partie des productions", avait-il jugé.
afp/kot
Boeing comme Airbus
Ce report est un revers pour Boeing, qui faisait jusqu'ici figure d'élève bien plus ponctuel que son grand rival Airbus.
L'avionneur européen a accumulé les retards en 2006 pour ses deux futurs avions de ligne, l'A380 et l'A350, destinés comme le Dreamliner, à renouveler le parc aérien mondial.
Le Dreamliner est présenté comme plus silencieux, plus confortable et plus économe en carburant que ses concurrents.
Il s'agit d'ores et déjà un grand succès commercial: en septembre, le Dreamliner totalisait 258 commandes depuis le début de l'année et 706 au total depuis le début du programme.
Son futur grand rival, le futur A350 XWB (pour Extra Wide Body) d'Airbus, qui sera mis en service en 2013, soit cinq ans après le 787, totalisait 152 commandes à la fin août.
Le succès commercial du 787 a permis à Boeing de repasser devant Airbus sur les 8 premiers mois de l'année, en nombre de commandes.
Marché en croissance
Le marché des avions de ligne continue de bénéficier de la forte croissance du trafic aérien, qui devrait croître de 5 à 6% par an en moyenne au cours des vingt prochaines années, ce qui favorise la prolifération des compagnies à bas coûts et dynamise la demande, en particulier en Asie.