En 2005, les salaires avaient progressé de 7,6%. Dans le cadre
de l'étude portant sur les rémunérations perçues l'an passé par les
membres de direction et de conseil d'administration, «aucun lien
statistique entre la hausse des salaires et la performance n'a pu
être constaté», a relevé lundi à Zurich Dominique Biedermanm, le
directeur de la fondation Ethos.
Manque de transparence
Le phénomène reflète notamment le manque de transparence. Les
lacunes en la matières empêchent toute analyse statistique, car
seule une minorité d'entreprises livre séparément des détails sur
la part de la rémunération relevant du salaire de base, du bonus et
d'un plan de participation, a noté Dominique Biedermann.
D'autre part, plus de la moitié des sociétés n'observe pas le
principe voulant que la période d'octroi d'un bonus corresponde à
celle du rapport annuel. Peu d'entreprises fournissent davantage
d'informations que le minimum requis depuis 2002 par la directive
de la Bourse suisse sur le gouvernement d'entreprise (DCG), a
constaté Dominique Biedermann.
Changement en 2008
Inférieurs aux standards internationaux, ces minimas ne
permettent pas aux actionnaires de se prononcer en connaissance de
cause. Pourtant, dès l'an prochain, soit pour la publication des
rapports annuels de l'exercice 2007, le code des obligations
prévoit notamment que les entreprises dévoilent le salaire versé à
chaque administrateur ainsi la rémunération la plus haute accordée
à un membre de la direction.
A ce jour, la DCG exige la présentation de l'enveloppe salariale
réservée à la direction ainsi qu'au conseil administration ainsi
que la rémunération du membre de la direction ou du conseil
d'administration le mieux payé.
L'an passé, seules 22 sociétés ont dévoilé le salaire individuel
des administrateurs sans fonctions exécutives et six en ont fait de
même pour des membres exécutifs. Une fois de plus, les banques se
sont offertes les directions les plus chères, suivies des
principales sociétés pharmaceutiques et des compagnies
d'assurance.
ats/cab/tac
La palme à Daniel Vasella
Au niveau individuel, le dirigeant d'entreprise le mieux payé reste le patron et président du conseil d'administration de Novartis Daniel Vasella.
Ethos estime son salaire à 44,2 millions de francs, alors que le montant indiqué dans le rapport annuel du groupe pharmaceutique bâlois mentionne quelque 21 millions.
La différence provient du fait que Novartis a comptabilisé les actions accordées à Daniel Vasella à leur valeur fiscale, alors qu'Ethos s'est basée dans ses calculs sur leur valeur au moment de l'octroi.
Le président du conseil d'administration de l'UBS, Marcel Ospel, pointe en deuxième position (26,6 millions de francs), suivi des présidents et administrateurs délégués de Nestlé, Peter Brabeck (17,2 millions), et de Roche, Franz Humer (16,7 millions).
Le 5e rang est occupé par Walter Kielholz (16 millions), qui préside le conseil d'administration du Credit Suisse.
Ethos en bref
La fondation Ethos a été créée en 1997 à Genève par deux caisses de pension et regroupe 80 investisseurs institutionnels.
Son but est de favoriser la prise en compte des principes de développement durable dans les activités d'investissements et de promouvoir la bonne gouvernance des entreprises.
La fondation est propriétaire de la société Ethos Services.
Spécialisée dans les investissements socialement responsables, elle conseille des actifs de 2,5 milliards de francs.