Credit Suisse a su bénéficier de l'effondrement puis de la reprise vigoureuse des bourses en pleine pandémie. Jamais la volatilité des marchés n'avait été aussi forte, même pas en 2008, et la banque affiche un bénéfice de près d'1,2 milliard de francs au deuxième trimestre (lire encadré).
Le nouveau directeur général s'en réjouit. "Nous avons vu les volumes augmenter dans l'Investment Banking [banque d'investissement], et on a pu profiter de ça. Mais nous avons aussi vu dans le Private Banking [banque privée] que nos revenus restent sur un niveau assez élevé", explique-t-il dans le 19h30.
Mais Thomas Gottstein anticipe un futur plus difficile avec les conséquences économiques de la pandémie. Il a ainsi annoncé un plan d'économies de 400 millions de francs.
Une succursale sur six supprimée
La réorganisation devrait entraîner un nombre de suppressions de postes "limité". Mais une vingtaine de succursales seront fermées en Suisse, pour n'en conserver "qu'environ une centaine".
"En parallèle, nous allons investir dans des domaines en croissance et engager. Et au bout du compte, ceci ne conduira pas forcément à une baisse du nombre d'emplois", assure Thomas Gottstein.
Ce plan doit permettre de réaliser des économies de 400 millions de francs par an dès 2022. Les charges sont attendues entre 300 et 400 millions sur l'ensemble de la durée du programme, soit une année.
Au 1er août, la banque sera par ailleurs dotée d'une nouvelle division dédiée à la banque d'affaires mondiale (Investment Bank). Cette plateforme globale permettra "d'avoir la taille critique" pour servir ses clients, selon le communiqué publié jeudi.
Retour en arrière après l'ère Thiam
Cette nouvelle division regroupera à nouveau les segments Global Markets et Investment Banking & Capital Markets, qui avaient été séparés sous l'ère Tidjane Thiam.
Deux nouvelles fonctions seront par ailleurs créées au directoire, l'une associant le risque et la conformité (compliance) et l'autre dédiée à la durabilité, un sujet sur lequel la banque ambitionne de progresser. Elle a notamment annoncé qu'elle ne financera plus de projets pétroliers ou gaziers dans la région arctique, et ne prêtera plus à des sociétés qui tirent plus de 25% de leurs revenus des centrales à charbon.
En dépit de ces changements, la stratégie de combiner banque d'affaires et gestion de fortune est maintenue. Pour accélérer la croissance dans cette dernière, environ deux tiers du capital sera alloué aux trois divisions qui lui sont dédiées.
oang/vic avec ats
Deuxième trimestre au-delà des attentes
La performance trimestrielle a dépassé les attentes, surtout au niveau de la rentabilité. Le bénéfice net du groupe zurichois a bondi de 24% à 1,16 milliard de francs.
Le bénéfice avant impôts a progressé de 19% pour atteindre 1,55 milliard, surtout porté par Investment Banking & Capital Markets (+61%), Global Markets (+71%) ainsi que dans deux des trois divisions dédiées à la gestion de fortune, Asia Pacific (+26%) et Swiss Universal Bank (+5%). Il s'est par contre replié pour International Wealth Management (-22%), freiné notamment par des provisions pour perte sur crédit.
Le produit d'exploitation s'est inscrit à 6,19 milliards, en hausse de 11% sur un an. Les charges ont parallèlement augmenté de 2% à 4,35 milliards. Sur l'ensemble de l'exercice la banque table sur des coûts de 16 à 16,5 milliards.