Cet accord constitue "un soulagement significatif" pour le pays, a souligné le ministère argentin de l'Economie dans un communiqué, alors que la date limite des négociations était fixée à ce mardi 23h00. "L'Argentine ajustera certaines dates de paiement" par rapport à l'offre originale du gouvernement, ce qui implique des paiements en janvier et non en mars de chaque année comme prévu initialement, précise le communiqué.
Selon le gouvernement du péroniste Alberto Fernández, au pouvoir depuis décembre 2019 et qui a hérité cette dette de l'ex-président de centre droit Mauricio Macri, le pays ne peut pas faire mieux. C’est une bonne nouvelle pour les détenteurs de titres de la dette argentine parce qu'ils échappent à une bataille juridique incertaine, même si le retour sur investissement sera moins important que prévu initialement. Bonne nouvelle aussi pour les Argentins, qui, en définitive, paient avec leurs impôts les dettes contractées par leurs dirigeants.
Les trois créanciers convaincus
Les trois groupes de créanciers - Exchange Bondholders, Ad Hoc et Argentina Creditor Committee - avaient refusé fin juillet la dernière proposition du gouvernement du président Alberto Fernandez pour cette restructuration. Les discussions, en cours depuis le 20 avril, concernaient des obligations datant de 2005 et 2010, produits d'une restructuration précédente, ainsi que de nouveaux titres émis à partir de 2016.
Buenos Aires proposait notamment de payer 53,5 dollars de recouvrement pour chaque tranche de 100 dollars de la valeur nominale des obligations. Les créanciers exigent 56,5 dollars. Le nouvel accord prévoit le recouvrement par les créanciers de plus de 54 dollars par tranche de 100 et améliore les délais de paiement.
En récession depuis 2018
Cette amélioration permet "de faire avancer les paiements sans céder sur le bénéfice économique", a estimé l'analyste Sebastian Maril. "La question économique est résolue, il reste à voir les aspects légaux en détail", ajoute-t-il.
La dette totale de l'Argentine s'élève à 324 milliards de dollars, soit 90% du PIB. L'économie argentine est en récession depuis 2018 et souffrira encore davantage cette année en raison de la pandémie de Covid-19, avec une contraction annoncée de 9,9 % du Produit intérieur brut, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international.
ats/vic/jlb