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Santésuisse critique le prix des médicaments

Les médicaments resteront l'exception en matière d'importations.
Les assureurs maladie plaident pour l'utilisation des génériques
Les Suisses paient trop cher leurs médicaments, selon Santésuisse. Les 100 médicaments les plus vendus en Suisse ont en moyenne un prix supérieur de 8% aux pays européens de référence, affirme l'association faîtière des assureurs.

Les écarts de prix ont diminué par rapport aux pays européens,
reconnaissent les assureurs, mais ils considèrent que ce n'est pas
suffisant (lire ci-contre).

En alignant le prix d'usine sur le niveau moyen des quatre pays
de comparaison (Allemagne, Pays-Bas, Danemark et Royaume-Uni), on
pourrait économiser 113 millions de francs.

Le filon des génériques

En intégrant la France, l'Italie et l'Autriche dans cette
comparaison, le potentiel d'économies se chiffrerait même à 197
millions au niveau des prix d'usine. Ce qui représenterait 381
millions de francs en moyenne au niveau des prix publics.

Le recours aux génériques constitue
un potentiel d'économies tout aussi important. En remplaçant par un
générique les 100 médicaments les plus vendus et les 25 substances
actives au plus fort chiffre d'affaires, les Suisses
économiseraient près de 280 millions de francs, selon les
assureurs.



L'analyse montre que les plus grandes économies peuvent être
réalisées dans les produits les plus vendus.

Le problème des marges

C'est sur la marge que s'octroient les distributeurs que le bât
blesse les assureurs (lire ci-contre). Selon eux,
les écarts de prix entre la Suisse et l'étranger sont nettement
plus grands au niveau des prix à la vente qu'au niveau des prix
d'usine. Par conséquent, «la marge de distribution doit être revue
à la baisse, cela devient urgent», prévient Santésuisse.



Les assureurs proposent quelques pistes pour améliorer la
situation: le montant remboursé devrait correspondre au générique
le meilleur marché. Seules les innovations dont l'efficacité est
meilleure devraient pouvoir profiter d'un prix plus élevé.



ap/ats/cab/hof

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Réduire les marges

Les mesures prises par Pascal Couchepin pour faire baisser le prix des médicaments récoltent à la fois les louanges et les critiques des assureurs. Les écarts de prix ont diminué par rapport aux pays européens, a reconnu Fritz Britt, directeur de Santésuisse, tout en soulignant qu'il faut maintenir la pression.

Les assureurs ont mis dans leur collimateur les marges réalisées par les intermédiaires. Au niveau des prix publics, la différence de prix avec les pays européens est encore plus prononcée que pour les prix d'usine. Santésuisse demande donc à la Confédération d'intervenir afin de réduire les marges. Afin de réaliser des économies, les assureurs veulent définir un montant fixe à rembourser en fonction des substances actives. Sa valeur doit inciter les patients à s'orienter vers les génériques.

Santésuisse a salué la décision du Conseil fédéral de comparer les prix des anciens médicaments sous brevet de la liste des spécialités avec ceux d'autres pays étrangers et de les adapter le 1er janvier 2008. "Cela ne suffit pas", a cependant souligné Fritz Britt. Selon lui, il faut mettre en application la décision du Conseil des Etats prise lors de la dernière session d'été des Chambres fédérales.

En font partie un réexamen des prix de la liste tous les trois ans et la seule admission des préparations les moins chères. Les assureurs considèrent ces mesures, prises dans leur ensemble, comme plus efficaces et plus rapides que l'autorisation des importations parallèles. Ils ne s'opposent pas aux importations parallèles mais estiment qu'il faudra des discussions de longue haleine à ce sujet avant de pouvoir les appliquer. En outre, la différence de prix ne sera pas rétrocédée entièrement au patient, mais une bonne partie reviendra dans la poche des importateurs.