Dans les Alpes, les chiffres de fréquentation jouent un peu les montagnes russes, entre la progression réjouissante de la clientèle suisse (+37%) et la chute vertigineuse des touristes étrangers (-44%).
De plus longues vacances
Les Suisses ont plébiscité les stations de montagne, qu'ils affectionnent en temps normal, mais y sont restés plus longtemps que d’habitude et y ont dépensé davantage. Ils ont été également nombreux à franchir la "barrière de Rösti", dans les deux sens. Mais leur engouement pour les destinations de montagne ne permettra pas de compenser le recul des visiteurs étrangers. Au final, la diminution globale des nuitées hôtelières y dépassera probablement 5%.
"On atteint presque un équilibre, mais il faut dire que la situation est quand même très, très spéciale", relève la porte-parole de Tourisme Suisse Véronique Kanel dans le 12h30. "On pouvait attendre, en tout cas pour les régions de montagne, un résultat encore plus négatif que cette diminution estimée de 5%".
Un rude été au coeur des cités
Mais la situation est bien pire dans les villes, avec deux millions et demi de nuitées en moins entre juin et août, faute de touristes étrangers. Suisse Tourisme évoque une situation critique, faute de tourisme d’affaires et de congrès, avec des manifestations annulées à la pelle, et en l'absence de groupes asiatiques ou autres visiteurs de pays lointains.
Globalement, la Suisse compte 3,2 millions de nuitées d’hôtellerie en moins entre juin et août, soit une diminution de plus d’un quart par rapport à l’an dernier. Et les perspectives sont très incertaines pour les mois à venir, avec des taux de réservation très bas pour septembre et octobre.
Espoir d'un engouement durable
Les acteurs touristiques comptent sur le fait que cet engouement des Suisses perdure. "On espère que ce soit une tendance durable et que ça leur donne aussi envie de continuer à voyager dans leur pays", relève Véronique Kanel.
Alain Arnaud/oang