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La crise des subprimes plombe les bourses

La débâcle des marchés financiers inquiète le monde entier.
La crise des subprimes plombe le Dow Jones, qui perd près de 3%
La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi, plombée par un nouveau regain d'inquiétudes sur l'impact de la crise des prêts hypothécaires à risque, après le gel par BNP Paribas de trois fonds.

L'indice Dow Jones a lâché plus de 380 points (-2,83%) et le
Nasdaq a cédé 2,16%.

Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 387,18 points
pour clôturer à 13'270,68 points, et l'indice composite du Nasdaq
de 56,49 points à 2556,49 points, selon les chiffres définitifs de
clôture. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a lui baissé de
2,96% (-44,40 points) à 1453,09 points.

Après le gel de fonds ABS par Paribas

Wall Street a une nouvelle fois été vivement ébranlée par la
crainte de voir la crise du secteur des prêts hypothécaires à
risque, dits "subprimes", avoir un lourd impact sur le secteur
financier.



Elément déclencheur de cette nouvelle vague d'inquiétudes, la
banque française BNP Paribas a gelé jusqu'à nouvel ordre trois
fonds ABS - composés de titres adossés à des créances - en raison
de la crise des "subprimes". Cette annonce a pesé sur Wall Street
dès son ouverture, les indices parvenant à réduire leurs pertes en
matinée, avant de replonger dans l'après-midi, dans le sillage des
principales Bourses européennes qui ont terminé sur de fortes
baisses également.

Fébrilité

"Il y a tellement d'éléments inconnus sur qui est exposé aux
subprimes, qu'à chaque fois qu'il y a une annonce, le marché réagit
vivement", a souligné Owen Fitzpatrick, analyste de la Deutsche
Bank.



Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans
a baissé à 4,790% contre 4,860% mercredi soir et celui à 30 ans a
monté à 5,029% contre 5,023%.

La crise s'étend en Europe

Les places européennes ont aussi été fortement chahutées jeudi
par les craintes liées aux crédits immobiliers américains et
l'annonce par BNP Paribas de geler des fonds adossées à ces crédits
à risques.



Alors qu'elles avaient fini en forte progression la veille,
entraînées par les valeurs technologiques et la hausse des marchés
américains, les Bourses européennes ont abandonné jusqu'à 2% pour
certaines comme Paris, Francfort, Bruxelles et Amsterdam.



Cette crise du "subprime" a aussi atteint le circuit monétaire,
forçant la Banque centrale européenne (BCE) à injecter un montant
historique record de 94,8 milliards d'euros en un seul jour dans le
circuit monétaire de la zone euro. Résultat: l'indice des 50
principales valeurs européennes, l'Eurostoxx 50 a reculé de
2,03%.

Paris et Francfort chutent

A Paris, le CAC 40 a chuté de 2,17%, abandonnant 124,51 points à
5624,78 points, dans des échanges exceptionnellement élevés, avec
10,49 milliards d'euros. Le CAC 40 avait au contraire gagné
mercredi 2,29%. Les valeurs bancaires, en première ligne depuis
quelques semaines, ont essuyé les pertes les plus cuisantes. BNP
Paribas a ainsi abandonné 3,37% à 82,57 euros, Natixis 5,57% à
15,77 euros, Société Générale 4,22% à 128,63 euros, Crédit Agricole
4,11% à 27,76 euros et Dexia 5,60% à 19,89 euros.



Francfort a elle aussi plongé, L'indice Dax perdant 2,00% à
7453,59 points. A Londres, l'indice Footsie-100 des principales
valeurs a reculé de 122,70 points, soit 1,92% à 6271,20 points. Là
encore, les banques ont été les plus touchées. Barclays a ainsi
cédé 4,35% à 681,50 pence tandis que HBOS reculait de 4,85% à 913
pence. HSBC s'est presque bien tenue en ne reculant que de 1,31% à
905 pence.

Les autres places financières aussi

L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid est lui repassé sous la
barre des 15'000 points, terminant en baisse de 1,11% à 14'838,30
points contre 15'004,2 points mercredi, dans un volume d'affaires
assez bas. Parmi les poids lourds espagnols, le géant bancaire
Santander a perdu 1,35% à 13,38 euros, et Telefonica 0,61% à 17,88
euros.



La Bourse suisse a aussi rechuté, l'indice SMI reculant de 1,77% à
8805,32 points. De son coté, la Bourse de Bruxelles abandonnait
2,45%, l'indice Bel-20 terminant à 4214,92 points. Fort recul
encore à Milan (-1,45%), à Amsterdam (-2,47%), à Stockholm (-2,58%)
et à Lisbonne (-0,95%).



afp/hof

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Le pétrole en baisse

Le pétrole est tombé sous les 70 dollars le baril jeudi à Londres, sur un marché rassuré par le niveau des stocks aux Etats-Unis, inquiet des répercussions du ralentissement américain sur la demande de pétrole, et délaissé par les spéculateurs.

A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en septembre a reculé jusqu'à 69,25 dollars, un plus bas depuis le 13 juin. Il a clôturé à 70,21 dollars, en baisse de 78 cents.

A New York, le baril de "light sweet crude" pour la même échéance a perdu 56 cents, finissant la séance à 71,59 dollars.

Le marché du pétrole était orienté à la hausse depuis le début de l'été, avec à la clé un record historique de 78,77 dollars à New York le 1er août.

Huit jours plus tard, l'atmosphère a changé: les chiffres a priori très haussiers publiés mercredi par le département américain de l'Energie (DoE), n'ont pas fait grimper les prix. Au contraire, ils ont poursuivi la glissade amorcée vendredi dernier.

Les réserves de brut américaines ont beau baisser de 4,1 millions de barils la semaine passée, elles n'en restent pas moins de 2,8% supérieures à leur niveau d'il y a un an, et "bien au-dessus du haut de la fourchette moyenne pour cette époque de l'année", comme l'a souligné mercredi le département américain de l'Energie.

Les stocks d'essence, même inférieurs de 3,4% à leur niveau de l'an dernier, ne sont plus un sujet de panique, parce que le plus gros de la haute saison de consommation ("driving season") semble être passé.

La question de l'approvisionnement en pétrole du marché américain a par ailleurs été reléguée au second plan par les inquiétudes qui ont dominé l'ensemble des places financières jeudi au sujet de la crise de l'immobilier à risque aux Etats-Unis, et ses répercussions sur l'économie mondiale.

Sur le marché du pétrole, les investisseurs pensent que la demande d'or noir pourrait pâtir du ralentissement économique du premier consommateur mondial.