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Les bourses mondiales dégringolent encore

Le titre UBS a fortement chuté avant de se reprendre quelque peu.
Les marchés financiers inquiets par la crise des "subprimes"
Les Bourses mondiales étaient de nouveau malmenées vendredi en raison de la crise des crédits immobiliers américains, les places européennes dévissant après celles d'Asie-Pacifique. Wall Street a limité les pertes.

A la clôture, le CAC 40 perdait 3,13%, Londres 3,71%, Francfort
1,48% et Zurich 2,72%. L'indice parisien passait sous le seuil de
5500 points, un niveau sous lequel il n'avait plus évolué depuis le
début mars, à l'époque de la précédente crise des emprunts
hypothécaires américains.

De son côté, la Bourse de New York est repartie en baisse
vendredi à l'ouverture de la séance, toujours plombée par les
craintes entourant l'impact de la crise des prêts hypothécaires à
risque: le Dow Jones lâchait 0,88%, et le Nasdaq cédait 1,23%. A la
clôture cependant, Wall Street a limité ses pertes, le Dow Jones
terminant en légère baisse (-0,23%).

L'Asie chute

En Asie, Tokyo a perdu 2,37%, Séoul 4,20%, Hong Kong 2,88% et
Taïpei 2,74%. "La pression pour vendre est forte. Le marché craint
que davantage de fonds ou d'institutions financières ne révèlent
des problèmes liés aux crédits subprime", a expliqué Conita Hung,
analyste chez Delta Asia Securities à Hong Kong.



L'indice Dow Jones a de son côté perdu jeudi 2,83%, sa plus forte
baisse depuis celle du 27 février (-3,03%), qui avait été, elle
aussi, causée par des inquiétudes sur les créances immobilières
américaines, exprimées dans un rapport de l'association américaine
des économistes d'entreprise.

Signes d'inquiétude

Les courtiers relèvent vendredi que le gendarme de la Bourse
américaine a décidé d'ouvrir une enquête sur les cinq plus grandes
banques américaines afin d'évaluer leurs pertes potentielles liées
à la récente crise des subprimes, selon les informations du Wall
Street Journal.



"La SEC s'interroge notamment sur la validité de leurs dernières
déclarations d'exposition à ce risque. L'ouverture de cette enquête
est loin d'être rassurante pour les investisseurs", commentent les
économistes d'Aurel Leven, dans une note à leurs clients.



De plus, les conditions actuelles sur le marché hypothécaire aux
Etats-Unis sont "sans précédent", a déclaré jeudi soir Countrywide
Financial, le premier organisme financier américain sur ce
marché.

Perturbations

"Ces marchés connaissent actuellement des perturbations sans
précédent qui pourraient avoir un impact négatif sur les résultats
financiers de la société et sa santé financière, surtout à court
terme", a-t-il indiqué, en précisant que les cinq premières
institutions du secteur avaient fin juin un portefeuille de
créances hypothécaires de 714 milliards de dollars.



Ces déclarations viennent après celle de BNP Paribas, qui avait
indiqué jeudi qu'il n'y a plus aucune transaction sur certaines
parties du marché des créances hypothécaires. Début août, American
Home Mortgage Investment, l'organisme de refinancement de prêts
hypothécaires aux Etats-Unis en difficultés s'est placé en
faillite, après avoir licencié la quasi-totalité de ses 7000
employés.



afp/nr

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La BCE injecte 61 milliards d'euros

Les investisseurs suivaient de près les interventions des banques centrales, qui veillent à assurer un bon fonctionnement du marché monétaire, pour permettre aux banques de s'approvisionner en argent frais sans être tributaire des incertitudes de court terme (lire ci-contre).

La Banque centrale européenne (BCE) a ainsi injecté à nouveau vendredi 61,05 milliards d'euros dans le circuit monétaire de la zone euro pour faire face à une pénurie de liquidités due à la crise du crédit à risque.

La BCE avait déjà injecté jeudi 94,8 milliards d'euros dans le circuit monétaire de la zone euro, un record historique: au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, elle avait injecté 69,3 milliards, puis 40,3 milliards le 13 septembre.

La banque centrale américaine (Fed) est intervenue trois fois vendredi pour rassurer les marchés financiers, mettant au total 38 milliards de dollars à leur disposition.

Jeudi, la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale du Japon étaient déjà intervenues pour apporter de nouvelles liquidités dans le circuit.

Le pétrole recule aussi

La crise des prêts immobiliers à risques ("subprimes") fait aussi chuter les cours du pétrole, en incitant les spéculateurs en quête d'argent frais à liquider leurs positions. Alors qu'il était orienté à la hausse depuis le début de l'été, le marché du pétrole a dégringolé ces derniers jours.

Jeudi, le baril de brut est tombé à 70,50 dollars en séance à New York, soit une chute de plus de 8 dollars en huit jours (-10,5%). Il avait atteint un record historique mercredi 1er août à 78,77 dollars.