Faut-il imposer le port du masque sur le lieu de travail?
Au sein des entreprises, la question du masque obligatoire suscite le débat, notamment sur la question de la promiscuité entre les employés malgré le fait que la distance physique reste la norme.
Christian Garzoni, directeur médical d'une clinique tessinoise et membre de la commission fédérale pour la préparation et la gestion en cas de pandémie, est en faveur d'une telle mesure. Il estime que le masque est facile à porter, peu coûteux, et qu'il ne limite pas les libertés individuelles.
"Le plus simple est de faire une obligation pour tout le monde. C'est facile sur le papier de prévoir que les employés seront séparés par 1,5 mètre de distance, mais dès que l'on travaille ensemble, on interagit, et la distance va tomber. Avec le masque obligatoire, on ne discuterait même pas de cela", estime le spécialiste.
Eviter le cumul des mesures
Blaise Matthey, directeur général de la Fédération des entreprises romandes (FER), rappelle de son côté que plusieurs mesures sanitaires ont déjà été prises pour éviter le port généralisé du masque sur le lieu de travail.
"On a investi beaucoup d'argent pour pouvoir garder les mesures de protection préconisées, comme les plexiglas entre les bureaux. Un cumul des mesures n'aurait pas de sens. Mais là où ce n'est pas possible de garder les distances, je comprends qu'on en arrive à imposer le masque", fait-il valoir.
Système d'aération mis en cause
En cas de déplacements internes dans des zones qui ne seraient pas suffisamment protégées, le port du masque pourrait donc être imposé, admet la FER. Ce cas de figure est d'ailleurs déjà pris en compte par certaines entreprises.
L'idée gagne également du terrain parmi les infectiologues, qui rappellent que les milieux clos sont particulièrement propices à la transmission du virus. Ce qui inquiète les spécialistes, ce sont les bureaux où beaucoup d'employés partagent le même espace et surtout le même système d'aération, et ceci même si les distances sont respectées entre les travailleurs.
Pierre-Etienne Joye/Sophie Iselin/kkub