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Subprime: les bourses limitent la casse

Les bourses jouent au yo-yo.
Wall Street a terminé à son plus bas niveau depuis avril
Les Bourses mondiales étaient contrastées mercredi en raison de la crise des prêts hypothécaires à risque aux USA, mais un rebond momentané à New York a permis aux marchés européens de limiter leurs pertes.

Les principales places européennes, qui ont fortement baissé
dans le sillage de l'Asie jusqu'à l'ouverture de Wall Street, se
sont reprises grâce à un rebond momentané de New York pour limiter
leurs pertes en fin de séance, Francfort terminant même sur une
note positive à +0,28%. Paris (-0,66%) et Londres (-0,56%) ont
réduit de plus de moitié leurs pertes de la mi-journée.

Wall Street finit dans le rouge

La Bourse de New York a connu une séance volatile mercredi. Elle
avait ouvert en baisse, avant de repasser dans le vert. Mais à la
clôture, Wall Street a fini de nouveau en nette baisse mercredi, le
Dow Jones repassant sous les 13'000 points (-1,29%) pour la
première fois depuis fin avril.



"Les investisseurs craignent les conséquences de la crise des
crédits immobiliers à risque américains, c'est donc logiquement
Wall Street qui donne le ton", a expliqué un courtier ayant requis
l'anonymat. Madrid (-0,22%) et Bruxelles (-0,82%) se sont aussi
repliées.

Nestlé sauve la Bourse suisse

En revanche, l'indice SMI de la Bourse suisse a fini en nette
hausse (+1,31%), grâce à Nestlé qui a publié des résultats
remarqués mercredi. De nombreux fonds spéculatifs seraient en train
de vendre leurs positions sur les marchés européens pour retrouver
des liquidités, après avoir beaucoup investi dans l'immobilier aux
Etats-Unis et s'y être endettés, soulignaient des courtiers.



En Amérique du Sud, l'indice de la Bourse de Sao Paolo baissait
fortement en mi-séance de 1,77%. Les places financières asiatiques
ont donné le ton en finissant la séance de mercredi pour la plupart
en forte baisse.

Le Nikkei a chuté

A Tokyo, deuxième place financière du monde, l'indice Nikkei des
principales valeurs a chuté de 2,19%, son plus bas niveau en plus
de huit mois, alors qu'il s'était prudemment redressé mardi
(+0,27%). A Hong Kong, l'indice Hang Seng a reculé de 2,87%,
Singapour (-3,35%), et Shanghaï (-0,06%), après avoir chuté de
2,26% en début d'après-midi.



A la clôture, Jakarta a plongé de 6,4%, sa plus forte baisse
depuis les attentats de Bali en octobre 2002. Sydney (-3,03%),
Taïpeï (- 3,57%), Manille (-4,08%), Bangkok (-2,51%), Kuala Lumpur
(-2,08%) et Wellington (-1,53%) ont toutes dévissé. La Bourse de
Séoul était fermée pour congé, de même que Bombay en raison du jour
anniversaire de l'Indépendance indienne.

Problèmes encore peu clairs

D'après les courtiers, les inquiétudes sur les conséquences de
la crise des crédits immobiliers à risque ("subprime") aux
Etats-Unis se sont répandues sur les places financières, qui
redoutent une contraction du marché du crédit dans son
ensemble.



"L'étendue des problèmes de +subprimes+ aux Etats-Unis n'est pas
encore claire. Cette incertitude continue à peser sur le moral" des
investisseurs, a déclaré Kavee Chukitkasem, un porte-parole de
Kasikorn Securities à Bangkok.



afp/tac

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La crise va se poursuivre

La Réserve fédérale américaine (Fed) a injecté mercredi 7 milliards de dollars de liquidités dans le circuit monétaire international, portant à 71 milliards le total de ses interventions depuis jeudi dernier pour alimenter les sources de crédit.

La Banque du Japon a de son côté retiré mercredi encore 2000 milliards de yens (12,7 milliards d'euros) du marché monétaire nippon, après avoir déjà siphonné 1600 milliards mardi.

Les économistes estimaient pour leur part que cette crise financière devrait encore se poursuivre quelque temps sans toutefois aboutir à une catastrophe et appelaient à une meilleure régulation des marchés pour l'avenir.

"Jusqu'à présent, la limitation du crédit et la hausse du coût du capital n'ont pas duré assez longtemps et ont été trop limitées pour avoir une influence importante sur les perspectives économiques", notaient ainsi George Magnus et Larry Hatheway de la banque suisse UBS, soulignant que "l'économie mondiale est résistante".

Chute de l'euro

Sur le marché des changes, l'euro accusait le coup et était au plus bas depuis fin juin contre le dollar à moins de 1,35 dollar, et un yen au plus haut depuis quatre mois face à l'euro et au dollar. Le prix du pétrole, qui avait baissé lourdement la semaine dernière sur ces craintes, recommençait toutefois à prendre en compte les "fondamentaux" du marché, notamment les risques sur l'offre, et remontait.