La société zurichoise a terminé la période sur une perte nette de 109,4 millions de francs, contre un bénéfice de 53,6 millions un an plus tôt, a-t-elle indiqué mardi dans son rapport d'étape.
En raison de la chute des recettes publicitaires, le produit d'exploitation s'est effondré à 431,2 millions de francs, en baisse de 17,7% sur un an. Des économies à court terme et l'indemnité en cas de réduction de l'horaire de travail ont permis de compenser 40 millions de francs au niveau du chiffre d'affaires.
Concernant la rentabilité, le résultat opérationnel avant amortissements (Ebitda) a baissé de 62,7% à 34,1 millions, tandis que le résultat opérationnel (Ebit) a glissé dans le rouge à -107,5 millions en raison de dépréciations liées à la valeur de Tamedia dans le bilan pour 85 millions de francs.
70 millions de francs d'économies
Le groupe a également annoncé un programme d'économies visant à réduire les coûts de 15%, soit 70 millions de francs, au cours des trois prochaines années pour Tamedia. Cette décision est motivée par des perspectives assez sombres de la direction, qui s'attend "à une poursuite, voire une accélération du changement structurel et des tendances négatives qui en résultent en termes de recettes, même une fois que la crise aura été surmontée".
Présente sur le plateau de Forum, Christine Gabella, déléguée générale du groupe pour la Suisse romande, explique: "Ces économies, c'est un objectif ambitieux. Cela passe par une manière de repenser la façon de travailler. Je crois que le Covid nous a obligés à repenser beaucoup la manière de produire les contenus, d'accélérer le processus de transformation digitale. Il est question de réfléchir à chacun des postes, chacun des secteurs, et pas uniquement dans les rédactions.
Des licenciements à craindre
Si elle admet ne pas être pas en mesure de donner des chiffres, Christine Gabella concède que ce plan aboutira sans doute à des licenciements.
"Il ne sera pas possible de compter uniquement sur les fluctuations naturelles, même si cela reste notre priorité, mais si nous communiquons aujourd'hui c'est parce que nous voulons en discuter de manière ouverte avec notre personnel".
Un problème lié au modèle économique
Alors que les chiffres de TX Group ne sont pas bons, le nombre d'abonnements numériques a toutefois augmenté de 50%. Une situation qui, selon Christine Gabella, ne suffit pas à résoudre les problèmes de fond.
"Le problème est lié au modèle économique et non pas à la consommation de l'information. Sur le digital, produire de l'information de qualité, là où les recettes issues des lectrices et des lecteurs sont bien inférieures à celles sur le papier, est un vrai défi (...) Il n'a d'ailleurs pas pu être relevé de manière convaincante au niveau international. Nous ne sommes pas les seuls à faire face à ces questions (...) mais nous pensons justement que les mesures que nous allons mettre en place favoriseront l'émergence d'un modèle économique solide et durable."
Et d'évoquer en conclusion, l'idée d'une aide publique. "S'il devait y avoir des éléments concrets à ce propos, il est évident que notre groupe en tiendrait compte dans son programme de réorganisation."
>> Comment ces 70 millions seront économisés?
ther avec agences
La position des syndicats
Impressum a demandé au groupe de "renoncer à tout licenciement et d'utiliser ses réserves pour compenser la baisse temporaire des revenus", selon un communiqué. Le syndicat accuse l'entreprise de profiter de la crise pour annoncer un plan d'économies aux conséquences "catastrophiques".
Syndicom a pour sa part salué la volonté d'associer le personnel et les partenaires sociaux aux mesures qui seront décidées pour économiser les 70 millions de francs prévus. Le syndicat rappelle que la société a obtenu des mesures de soutien public, qui sont là "pour assurer la diversité des médias et garantir les places de travail".