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Pas d'explosions des prix à craindre en 2008

Le sentiment que tout augmente.
Aldi et Lidl devraient alléger la note dans les supermarchés
Malgré quelques hausses de prix sur des produits sensibles, il est faux d'affirmer que tout va augmenter en 2008. Dans un entretien accordé à l'AP, "Monsieur Prix", Rudolf Strahm, souligne qu'il n'y a aucune raison de s'affoler.

Le renchérissement du pétrole et d'autres matières premières a
entraîné une série de hausses des prix de produits d'usage
quotidien. La liste s'étend de l'essence au gaz, en passant par la
bière, le café, le pain, le fromage et le chocolat.

Ce sont certes des produits sensibles, a reconnu Rudolf Strahm,
mais on ne peut en déduire une inflation galopante: ce serait faux
et dangereux, selon cet expert. En effet, les discussions sur
l'inflation peuvent en effet influencer le comportement des
consommateurs et même contribuer à étouffer la bonne
conjoncture.

Prix des produits importés

Sur le plan économique, le principal problème n'est pas
l'évolution des prix mais la problématique toujours actuelle des
prix élevés, a observé Rudolf Strahm. En fait beaucoup de produits
du commerce international sont importés et vendus en Suisse à un
prix simplement plus élevé que celui des pays voisins.



"Monsieur Prix" partage les prévisions des économistes et de la
Banque nationale suisse (BNS), selon lesquelles le renchérissement
devrait rester au-dessous de 2% en moyenne annuelle en 2008. A côté
des hausses de prix, il existe également des effets qui vont
freiner le renchérissement de l'année à venir. Par exemple:
l'entrée sur le marché de l'allemand Lidl ou le regroupement des
achats de Coop avec quatre grands distributeurs internationaux dans
le cadre de "Coopernic", qui devrait faire baisser les prix du
commerce de détail.



Rudolf Strahm table également sur une diminution du
renchérissement de la construction. Mais il reste finalement
difficile à prévoir quel sera l'effet des cours de change sur la
baisse de l'inflation importée. La politique des taux de la BNS va
également déterminer dans quelle mesure les loyers pourraient à
nouveau prendre l'ascenseur.

De la marge pour les médicaments

Il existe une certaine marge de manoeuvre pour ce qui concerne
le prix des médicaments. Rudolf Strahm constate que les coûts ont
augmenté de plus de 5% cette année et il observe avec une certaine
impatience la politique du Conseil fédéral pour lutter contre les
prix élevés en Suisse.



"Dans l'optique des prix, le Conseil fédéral ne s'est pas montré
très favorable aux consommateurs", a-t-il déploré, en faisant
allusion au projet qui traîne, relatif à l'adoption du principe du
Cassis de Dijon, ainsi qu'au refus d'autoriser les importations
parallèles de produits brevetés. "Monsieur Prix" ne veut pas
commenter les changements de personnes intervenus au Conseil
fédéral et si cela va changer les choses: "il reste à espérer que
l'autorisation des importations parallèles ne se limite pas à
l'agriculture."



ap/cab

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Certaines hausses de prix bloquées

Le préposé fédéral à la surveillance des prix ne peut lutter que contre les abus que dans les cas de monopole ou de position dominante de grandes entreprises sur le marché, ainsi que dans le domaine des prix administrés, c'est-à-dire des prix fixés ou soumis à l'approbation de l'Etat ou d'entreprises publiques.

"Nous avons approximativement divisé par deux les hausses de prix demandées dans les procédures cette année et même, dans certains cas importants, bloqué la procédure", a-t-il relevé, en faisant allusion aux redevances de la SSR, aux hausses de tarifs des transports publics, aux taxes sur l'eau, l'évacuation des eaux et sur l'élimination des déchets.

L'ouverture du marché de l'électricité avec ses lacunes dans la surveillance des prix inquiète Rudolf Strahm. Il a dénombré plus de 70 cas de fournisseurs d'énergie annonçant des hausses de tarifs ou de prix du courant.

Avec la nouvelle loi, "Monsieur Prix" ne peut en effet plus intervenir dans ce domaine et la nouvelle autorité de régulation "El-Com" n'entrera en activité qu'en octobre prochain au plus tôt.