La crise économique menace de frapper fort dans les montagnes neuchâteloises, berceau de l'horlogerie. Depuis le début de la pandémie, les commandes chez les sous-traitants se font de plus en plus rares.
C'est le cas notamment de Metalem, basé au Locle, qui fabrique des cadrans pour une quinzaine de marques. Actif dans l’horlogerie depuis les années 70, Alain Marietta, administrateur délégué de Metalem, n’a jamais vu une telle crise.
"Depuis fin février, on a rentré l’équivalent de trois semaines de travail sur cinq mois. Aujourd'hui, on vit clairement sur nos réserves. On a pas mal de clients qui nous on fait des reports sans annuler les commandes, ce qui nous permet de pouvoir travailler à 50 ou 60%. Mais fin octobre, on va sauter dans le vide", confie-t-il samedi dans le 19h30.
Dans le canton de Neuchâtel, 20% des emplois dépendent de l’horlogerie. La crise a déjà fait des dégâts, puisque deux entreprises ont fermé leurs portes cet été, et les perspectives ne sont pas réjouissantes.
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"Encourager les circuits courts"
"A part l’Asie, qui semble avoir plutôt bien repris, les autres marchés sont quand même très à la peine. Quand on discute avec des fournisseurs de l’horlogerie ou avec certaines marques, on se rend compte qu'il n'y a pas grand-chose dans les carnets de commande pour les 6 mois à venir et même au-delà", s'inquiète Florian Nemeti, directeur de la chambre du commerce et de l'industrie de Neuchâtel.
Face à cette sinistrose, de nouvelles solutions sont imaginées pour la branche. Thierry Junod, directeur général de Metalem, insiste sur l'importance de la production locale: "Il faudrait encourager les circuits courts, comme on le fait pour l’agriculture. Travailler avec des savoir-faire de proximité comporte beaucoup d’avantages."
"Ce n'est pas la première crise qu'on affronte"
Invité dans le 19h30, le conseiller d'Etat neuchâtelois en charge de l'Economie Jean-Nathanaël Karakash se veut rassurant: "Ce n'est pas la première crise qu'on affronte et il n'y a pas de raison de penser que la demande va disparaître à moyen ou long terme. Il faut conserver notre capacité de rebond et préserver nos entreprises et nos emplois en les aidant avec le chômage partiel, qui a par ailleurs été prolongé."
Reportage et interview TV: Léa Jelmini et Jennifer Covo
Version web: Antoine Schaub