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Subprime: nombreux emplois biffés aux USA

La morosité de Wall Street a contaminé les autres marchés
La crise immobilière a de lourdes conséquences sur l'emploi
Fragilisées par la crise de l'immobilier, les sociétés américaines de crédit hypothécaire continuent de faire le ménage dans leurs effectifs, pour s'adapter à une situation que les analystes craignent voir perdurer pendant encore plusieurs trimestres.

Jeudi, plus de 3000 licenciements ont été annoncés dans le
secteur du crédit hypothécaire, venant s'ajouter aux plus de 35'000
emplois supprimés dans le secteur financier sur le seul mois
d'août.



Voulant s'ajuster "à l'environnement du marché", la banque Lehman
Brothers a encore annoncé vendredi 850 nouvelles suppressions
d'emplois. Ses activités hypothécaires vont faire l'objet d'un
"redimensionnement" aux Etats-Unis et à l'international. Et selon
la presse, Countrywide, leader du prêt hypothécaire, va de son côté
de nouveau supprimer 900 emplois, en plus des 500 déjà annoncés, et
malgré un renflouement récent de 2 milliards de dollars par Bank of
America.

Nombreux licenciements

Si la fragilité des crédits hypothécaires à risques ("subprime")
et du marché immobilier aux Etats-Unis a commencé à poindre au
printemps, fermetures, faillites par dizaines et licenciements se
sont multipliés depuis. Selon une étude du cabinet Challenger, Gray
& Christmas, sur les 79'459 licenciements annoncés en août,
"près de la moitié" ont affecté le secteur de la finance.



"Si ces décisions sont difficiles à prendre en raison de leur
impact humain, nous avons désormais une activité aux dimensions
adaptées à l'environnement économique", a fait valoir jeudi Lehman
Brothers. En effet, du côté de l'immobilier, les derniers
indicateurs montrent un ralentissement persistant de l'activité, et
les prévisions sont plutôt sombres.

Logements saisis

Selon l'Association des banques hypothécaires (MBA), le nombre
de saisies de logements a atteint un niveau record au deuxième
trimestre, allant crescendo pour le troisième trimestre consécutif.
Plus de 5% des emprunteurs ont eu des retards de remboursement, et
la situation ne devrait pas revenir à la normale avant au moins six
mois, selon cette étude publiée jeudi.



Cette situation est la conséquence de la multiplication des prêts
à taux variables, devenus impossibles à rembourser lorsque les taux
d'intérêt ont commencé à monter tandis que le prix des logements a
baissé.



afp/nr

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Les Etats riches des USA aussi touchés

Sans grande surprise, les difficultés rencontrées par les emprunteurs sont concentrées dans des Etats du nord du pays, dans la "ceinture de la rouille" désertée par l'industrie, en raison de "la situation économique et des pertes d'emplois", selon Douglas Duncan, chef économiste de la MBA.

Mais ces défauts de paiements affectent aussi des Etats dynamiques comme la Californie ou la Floride, où des acheteurs ont spéculé en acquérant plusieurs maisons à crédit, dans l'espoir d'une rapide revente juteuse.

Dans ce contexte, banques et organismes prêteurs revoient leur portefeuille de produits depuis quelques semaines, supprimant les prêts les plus risqués qui offraient jusqu'ici de forts rendements côté marché, mais que les investisseurs fuient désormais.

National City a ainsi annoncé jeudi arrêter des prêts demandant peu de garanties aux emprunteurs, et Lehman Brothers en a fait autant via la refonte de plusieurs activités de prêts immobiliers en une seule entité.