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La pandémie laisse les petits voyagistes sans armes ni bagages

Le voyagiste Kuoni est en difficulté. [Keystone - Ennio Leanza]
Les agences de voyage en grande difficulté: interview de Stéphane Jayet / Forum / 5 min. / le 30 août 2020
La descente aux enfers se poursuit pour les agences de voyage. Alors que les grands acteurs du secteur ont déjà licencié en nombre, il y a maintenant la crainte d'une vague de faillites des petites agences, qui représentent 88% du marché.

Selon le président de la Fédération suisse du voyage, la moitié des acteurs du secteur pourrait disparaître cet hiver si un programme d'aide durable à l'industrie du voyage n'est pas débloqué par la Confédération.

La suspension des poursuites à l'encontre des voyagistes, initialement prévue jusqu'à fin septembre, a été prolongée jusqu'à la fin de l'année. Mais pour Stéphane Jayet, vice-président de la Fédération suisse du voyage, ce n'est pas suffisant.

"Il nous faut une aide concrète, c'est-à-dire la possibilité pour les indépendants d'obtenir les RHT pour le mois de juin en rétroactif jusqu'au mois de décembre. C'est indispensable pour notre survie", assure-t-il dimanche dans Forum.

Stéphane Jayet précise que la trésorerie de ces petits acteurs est dans un état critique: "Beaucoup d'indépendants n'ont reçu aucune aide depuis le 1er juin, alors qu'ils ont dû rembourser des clients qui ont reporté ou annulé leurs voyages."

"Le bon sens doit prédominer"

Selon le Blick, la proposition de Guy Parmelin pour venir en aide aux voyagistes de prolonger les APG pour les indépendants du secteur a été rejetée massivement par les autres membres du Conseil fédéral. Ils argumentent que les voyages ne sont pas formellement interdits.

Une décision incompréhensible pour Stéphane Jayet: "Je suis dégoûté. Il est vrai que le Conseil fédéral n'a jamais formellement interdit aux Suisses de partir en voyage. Mais tous les conseillers fédéraux ont toujours appelé les Suisses à rester dans le pays pour les vacances. C'est un peu une question de terminologie et le bon sens doit prédominer maintenant. On doit être considérés comme des cas de rigueur."

Cela d'autant plus que les quarantaines obligatoires des pays sur liste rouge freinent les Suisses à partir: "On est toujours dans l'expectative, les choses évoluent de deux semaines en deux semaines, et c'est très délicat pour le client lambda de prendre la décision de voyager dans un environnement comme celui-là."

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Interview radio: Esther Coquoz

Version web: Antoine Schaub

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