La banque centrale, qui n'avait pas abaissé ses taux depuis plus
de quatre ans, a indiqué qu'elle entendait par là limiter les
répercussions sur l'ensemble de l'économie de la crise des prêts
immobiliers à risque aux Etats-Unis. Une décision si énergique de
la part de la Fed, en l'absence de signe évident d'un
ralentissement de l'économie américaine, devrait alimenter les
spéculations sur la possibilité de nouveaux assouplissements
monétaires dans un avenir proche.
Une baisse de 5,25%
Le comité de politique monétaire de la Fed a voté à l'unanimité
en faveur de cette baisse de 5,25% à 4,75% du taux des fonds
fédéraux, soit le taux de refinancement interbancaire au jour le
jour -celui que se comptent les banques entre elles. Les banques
devraient à présent emboîter le pas à la Fed en abaissant leur
principal taux d'intérêt (prime lending rate), fixé à 8,25% depuis
15 mois.
La Fed a en outre annoncé une nouvelle baisse, également d'un
demi-point, de son taux d'escompte, celui qu'elle applique aux
banques qui s'adressent directement à elle pour des refinancements
à court terme. Ce dernier passe ainsi de 5,75% à 5,25%.
Des effets positifs
Les marchés financiers, secoués par la crise des prêts
immobiliers à risque aux Etats-Unis, porteurs d'une menace de
récession, attendaient avec anxiété une baisse des taux
directeurs.
La décision de la Fed est destinée à soutenir la croissance en
allégeant les coûts d'emprunts pour des millions de consommateurs
et entreprises. L'indice Dow Jones de la bourse de New York a gagné
200 points après l'annonce de la Fed, qui a agréablement surpris
les investisseurs: la plupart des économistes tablaient sur une
hausse d'un quart de point seulement.
Record historique pour l'euro et le pétrole
En plus de la Bourse de New York, l'Euro et les cours du pétrole
ont bondi mardi après la décision de la banque centrale américaine
(Fed) de baisser d'un demi-point de pourcentage son principal taux
directeur. La monnaie européenne a atteint un nouveau record
historique à 1,3979 dollar pour un euro, de même que le baril de
pétrole qui est monté à 82,16 dollars sur le marché new-yorkais,
touchant ainsi lui aussi son record historique
"Le marché a eu tout ce qu'il désirait, désormais nous allons voir
jusqu'où la Bourse va aller. Il est encore très tôt pour dire si
cette tendance va se poursuivre et se maintenir. Ce qui est arrivé
est une bonne nouvelle", a commenté Mace Blicksilver, analyste de
Marble Asset Management. Une baisse de taux est toujours très
appréciée par les marchés boursiers car elle a le potentiel de
doper les profits des entreprises et rend les actions plus
attrayantes que les obligations.
ats/afp/bri
Les craintes de la FED
L'importance de la baisse consentie mardi par le FOMC démontre que les banquiers centraux américains s'inquiètent d'une contagion des problèmes financiers, liés aux prêts immobiliers à surprime, à l'économie réelle. Et ce, même si les signes d'une telle répercussion ont été rares jusqu'à présent.
L'économie américaine a bien ralenti, mais rien n'indique qu'elle soit proche d'entrer en récession. Les prévisions continuent à osciller autour de 2% à 2,5% pour la croissance du PIB américain.
Cela n'a semble-t-il pas suffi à rassurer les membres de la Fed. Les responsables de la politique monétaire américaine ont notamment été effrayés par la destruction de 4000 emplois au mois d'août aux Etats-Unis, la première baisse de l'emploi enregistrée dans le pays depuis quatre ans.