«Le prix des chocolats devrait augmenter de 6 à 10% en moyenne à
partir de janvier 2008, avec des variations selon les pays», a dit
à l'ATS Silvia Kaelin, porte-parole du chocolatier Lindt &
Sprüngli. «En ce qui concerne la Suisse, nous ne pouvons pas encore
dire à combien se chiffrera cette augmentation», a-t-elle
déclaré.
Cette hausse est essentiellement due au renchérissement du
cacao, le cacao noble étant spécialement touché. Les matières
premières comme le lait, le sucre ou les noix suivent la même pente
ascendante. Les chocolats ayant une forte teneur en cacao seront
logiquement les plus affectés.
Pain premier touché
L'inflation se ressent également sur les pâtes de semoule de blé
dur. «La demande croissante sur les marchés chinois et indien ainsi
que la diminution des terres cultivables ont induit une hausse des
prix des matières premières», explique Remo Barile de Barilla
Suisse. Il ne donne toutefois pas d'indications sur l'augmentation
de ses produits.
A partir du 1er novembre, le pain sera la première denrée
alimentaire touchée par la hausse, avec une augmentation «d'environ
10 centimes la livre», précise le directeur de l'Association suisse
des boulangers-pâtissiers, Renaldo Nanzer. Les causes sont
multiples et vont des frais d'électricité à l'augmentation des
salaires, en passant par la taxe poids lourds (RPLP), mais surtout
par les prix de la farine, qui prennent l'ascenseur.
Restauration plus chère
Dans le secteur de la restauration, la hausse des salaires de
2%, effective dès janvier prochain, se fera sentir sur les prix.
«Les repas au restaurant augmenteront d'environ 3%», révèle Johanna
Bartholdi, directrice de l'Association suisse des cafés (Schweizer
Cafetier Verband). Quant café, il augmentera de 5%, soit 15
centimes de plus, précise-t-elle.
«L'augmentation des salaires pourrait également se répercuter sur
les prix des saucisses de Vienne ou les cervelas», affirme de son
côté Daniel Schnider, de la fiduciaire Metzger-Treuhand,
spécialisée pour les professionnel de la viande (300 entreprises
couvertes). L'ampleur de la hausse ne pourra néanmoins être
déterminée qu'en janvier.
Produits importés
Pour les produits importés en Suisse, Unilever rappelle que la
vigueur de l'euro par rapport au franc finit par se répercuter sur
les prix affichés en rayons. Le géant anglo-hollandais de
l'alimentaire discute par exemple actuellement d'une hausse du prix
de l'huile d'olive italienne Bertolli.
Chez Nestlé, seule l'eau minérale San Pellegrino sera plus chère
dès l'année prochaine, selon le porte-parole du groupe François
Xavier Perroud. Dans ce cas, la flambée des prix des carburants
ainsi que la RPLP pèsent sur la facture finale, tout comme des
coûts plus élevés pour la fabrication du PET et du verre.
ats/kot
Migros et Coop négocient
L'impact de la tendance inflationniste à la production sur le porte-monnaie du consommateur final effectuant ses courses dans les commerces helvétiques reste encore largement sujette à évaluation. Tant Migros-Denner que Coop sont encore en négociations avec leurs fournisseurs.
«Nous menons des discussions au sujet des produits laitiers, des chocolats et des produits céréaliers comme le pain ou les pâtes», dit le porte-parole de la Migros, Urs Peter Naef.
De son côté, la Coop n'exclut pas une hausse des prix, «mais à l'heure actuelle, nous nous battons afin que cette situation ne se fasse pas ressentir sur le consommateur», assure sa porte-parole, Susanne Erdös.
La hausse touche également les loyers
Les budgets des ménages suisses ne seront pas seulement touchés par une hausse des prix des denrées alimentaires dans les mois à venir. Les loyers, tout comme le mazout, sont également appelés à renchérir.
La demande croissante et la récente hausse des taux hypothécaires des banques cantonales entraîneront une augmentation des loyers de l'ordre de 2,5%, selon une étude publié récemment par le Credit Suisse.
Selon la deuxième banque suisse, les prix des logements vont également renchérir. La hausse, modérée, sera de 1% pour les appartements en copropriété et de 1,4% pour les maisons individuelles.
Depuis des semaines, le prix du pétrole se maintient en outre à un niveau élevé. De ce fait, les experts estiment que le prix du mazout va continuer de grimper, et ce également en raison de la taxe sur le CO2, qui sera introduite dès l'an prochain.