La Bourse de New York a connu une séance entièrement dans le
rouge, effaçant amplement les gains de la veille liés à
l'enthousiasme généré par la décision de la Fed d'abaisser son
principal taux directeur d'un quart de point.
4e plus forte baisse du Dow Jones
Le Dow Jones a connu sa quatrième plus forte baisse en
pourcentage de l'année (-2,60%), tandis que l'indice composite
Nasdaq a lâché 2,25% et l'indice élargi SP 500 2,64%. Dans la
foulée, les principales bourses latino-américaines ont aussi
clôturé dans le rouge: Mexico a perdu 2,07%, Sao Paulo 1,94% et
Buenos Aires 1,27%.
Plombées par la tendance négative à Wall Street, les Bourses
européennes ont également fini en net repli. L'Eurostoxx 50 a
reculé de 1,64%. A Paris, le CAC 40 a lâché 2%, à 5.730,92 points,
dans un volume d'échanges non négligeable pour un jour férié en
France de 6,6 milliards d'euros.
La Bourse de Francfort a également terminé en repli de 1,73%,
dégringolant sous les 8000 points, à 7880,85 points. Londres
(-2,02%), Bruxelles (-1,81%), la Bourse suisse (-1,42%, voir
ci-contre), Madrid (-0,82%) et Amsterdam (-1,26%) ont également
subi les pressions baissières.
Inquiétudes face aux subprimes
Le marché "a été mis sous pression par les valeurs financières,
à cause d'un retour d'inquiétudes concernant le marché du crédit et
des prêts immobiliers à risque ("subprime")", a indiqué Al Goldman,
d'AG Edwards.
Elément déclencheur, le courtier CIBC World Market a abaissé sa
recommandation sur le titre de Citigroup, indiquant que la banque
américaine allait devoir trouver 30 milliards de dollars en
capital, soit en vendant des actifs, soit en baissant son
dividende, ou encore en augmentant son capital.
L'information a ravivé les inquiétudes des investisseurs
concernant l'impact sur le secteur financier de la crise des
"subprime", faisant plonger les valeurs bancaires sur tous les
marchés. Les bénéfices trimestriels en baisse et en dessous des
attentes dévoilés par le premier pétrolier mondial ExxonMobil, plus
importante capitalisation boursière américaine, ont également
largement inquiété, selon les analystes.
Dernier élément ayant pesé sur Wall Street, et sur les autres
marchés boursiers par ricochet: "après s'être réjoui que la Fed
baisse ses taux, les investisseurs réalisent que la possibilité
d'une autre baisse des taux est repoussée", a expliqué Art Hogan,
de la maison de courtage Jefferies.
L'Asie aussi à la traîne
Fermant avant l'ouverture de Wall Street, les marchés asiatiques
avaient majoritairement évolué en hausse, dans le sillage de la
hausse des marchés américains de mercredi. La Bourse de Tokyo a
ainsi clôturé en hausse de 0,79%, celle de Hong Kong a pris 0,45%
et celle de Sydney a progressé de 1,1% et a établi un nouveau
record, à 6.828,7 points.
La Bourse de Jakarta a également battu un record, finissant à
2.704,66 points, en hausse de 2,3%. Toutefois, plusieurs places
asiatiques ont inversé leur tendance en cours de séance. La Bourse
de Séoul a perdu 0,1% après avoir touché un record en séance,
Shanghaï a lâché 0,68% et la Bourse indienne a cédé 0,57%. L'indice
Straits Times de Singapour est de son côté resté stable.
afp/ats/tac
La Bourse suisse aussi
La Bourse suisse a clôturé en nette baisse jeudi. Le Swiss Market Index (SMI) des valeurs vedettes a lâché 1,42% à 8891,47 points, plombé par la forte baisse de l'UBS et du Credit Suisse. L'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) a cédé 1,35% à 7272,75 points.
Les bilans des banques et les effets de la crise du subprime inquiètent les investisseurs, qui craignent que les traces ne soient bien plus profondes que ce que les établissements laissent deviner. Les prix record du pétrole continuent aussi de peser sur les marchés et l'impulsion positive créée par la décision de la Fed de baisser son taux a tourné court.
L'UBS a chuté de 4,4% à 59,20 francs. Sur le marché, des traders parlent de nouveaux amortissements géants en relation avec la crise du crédit. Les montants de 30 milliards de dollars (34,7 milliards de francs) pour Citigroup et de 8 milliards pour l'UBS sont évoqués. Le Credit Suisse a perdu 3,7% à 75 francs après ses chiffres trimestriels. Ceux-ci n'ont guère convaincu, après analyse détaillée.
Seules Adecco (+2,1% à 71,10 francs) et ABB (+0,4% à 34,98 francs) ont fini dans le noir. La nominative Jelmoli (+2,5%) progressait également, après sa récente baisse.