Rumeurs de fusion entre les banques UBS et Credit Suisse
L'auteur de l'article en question, Lukas Hässig, est aussi le rédacteur en chef du blog alémanique. C'est lui qui avait révélé l'affaire des filatures chez Credit Suisse, qui a amené à la démission du directeur général Tidjane Thiam.
Le journaliste a livré lundi un texte détaillé, mais la prudence reste de mise. A ce stade, personne ne confirme ces rumeurs, ni les banques, ni l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), ni le Département fédéral des finances du conseiller fédéral Ueli Maurer.
Dans l'air du temps
Des rumeurs de fusion entre les deux banques suisses ont déjà couru par le passé, notamment lors de la crise financière de 2008. Un scénario à la "Lehman Brothers" pour UBS était redouté et la reprise des activités d'UBS par Credit Suisse était alors envisagée. Finalement, le plan de sauvetage de la Confédération avait mis fin aux spéculations.
Ces nouvelles rumeurs de fusion s'inscrivent dans l'air du temps, un sujet "à la mode", selon certains spécialistes européens. En Espagne, de telles rumeurs concernent CaixaBank et Bankia. Des probables projets de fusion transfrontalières existent même entre la banque française Société Générale et le milanais UniCredit.
Il faut dire que la rentabilité du secteur n’est pas bonne en ce moment. Dans un environnement de taux bas persistant, avec des marges sous pression, le secteur bancaire doit se consolider.
"Pas impossible"
Le scénario d'une fusion entre UBS et Credit Suisse est "fortement improbable, mais pas impossible" selon les spécialistes. Si les autorités suisses s'inquiètent déjà de la taille des deux banques, difficile d’imaginer qu’elles acceptent un tel mastodonte.
Pour pouvoir fusionner, UBS et Credit Suisse devraient vendre certaines de leurs activités, en particulier dans la banque de détail, le crédit aux entreprises et le crédit hypothécaire. Les deux géants sont largement dominants dans ces domaines.
Par ailleurs, les deux entités sont sous l'étroite surveillance des autorités en termes de risques. Si c’est un mastodonte qu’il faut sauver un jour, il y a de quoi avoir des réticences.
Cynthia Racine/gma