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Construction: les ouvriers crient leur colère

Le secteur de la construction en train de sortir de la crise
Des milliers d'ouvriers ont défilé dans les rues de Genève
Après une grève samedi, les syndicats de la construction ont poursuivi leur mouvement lundi à Berne, Genève ou encore à Neuchâtel. Ils étaient des milliers à protester contre la résiliation de leur convention collective de travail.

Ces trois manifestations font partie d'un programme de grèves
tournantes à travers toute la Suisse ces prochains temps, ont
indiqué les syndicats Unia et Syna.

Forte mobilisation à Genève

La mobilisation la plus importante a eu lieu à Genève. Dans
cette ville, entre 4000 et 5000 personnes ont manifesté lundi
matin, a indiqué la police. «Sans convention, pas de maçons», ont
brandi sur des banderoles les employés en grève.



Après avoir défilé dans la vieille ville dans un concert
assourdissant de sifflets et tambours, le cortège s'est arrêté sur
le Pont du Mont-Blanc. Les maçons ont voté, "à casquette levée", un
durcissement du conflit. Si "la SSE n'entend pas le message", la
prochaine grève pourrait durer deux jours.



Les chantiers genevois sont à l'arrêt. Depuis 8h, les travailleurs
du secteur principal de la construction en grève sont rassemblés
autour d'un café. "La mobilisation est massive avec la
quasi-totalité des chantiers à l'arrêt", a indiqué Jacques Robert,
du syndicat Unia.



Un peu plus tôt, une délégation a été reçue par le conseiller
d'Etat genevois, François Longchamp, en charge de l'emploi. "Il
s'est dit très préoccupé par la situation de vide conventionnel
dans la construction", a indiqué à l'ATS Jacques Robert du syndicat
Unia.

Ailleurs aussi

Le travail n'a pas débuté non plus sur les grands chantiers
neuchâtelois. "La mobilisation est forte", a indiqué Aldo Ferrari,
membre du comité de grève national pour la région
neuchâteloise.



Les 400 grévistes neuchâtelois ont défilé en début d'après-midi au
centre-ville, avant de se rendre à Colombier, au siège de la
Fédération neuchâteloise des entrepreneurs (FNE).



Dans la région de Berne, une centaine de chantiers représentant
quelque 700 ouvriers étaient à l'arrêt lundi matin, a dit Nico
Lutz, porte-parole d'Unia. Quelque 300 personnes, des employés et
des sympathisants, ont manifesté dans la capitale.



Les syndicats prévoient une nouvelle démonstration de force le 1er
novembre à Zurich. Le 5 novembre, une séance de négociation est
agendée avec la SSE, mais la dernière entrevue, le 4 octobre,
s'était soldée par un nouvel échec.

"Pas légitime", selon la SSE

La Société suisse des entrepreneurs (SSE) a de son côté répété
lundi qu'elle considère que le mouvement de grèves ponctuelles
n'est «pas légitime». Le patronat reproche aux syndicats
d'hypothéquer les futures négociations.



Martin Fehle, porte-parole de la SSE, ne veut pas se laisser
impressionner par le nombre de manifestants. Il note qu'à Berne, la
grève ne touchait que 10 à 15%, au maximum, du total des ouvriers
du bâtiment. «Nous demandons des propositions concrètes et la
renonciation à de telles provocations», a encore dit Martin
Fehle.



Les diffamations et provocations formulées alors même que des
négociations sont en cours signifient que les syndicats ne
souhaitent pas trouver une solution rapidement, a expliqué Daniel
Lehmann, directeur de la SSE. Pour éviter tout conflit, de nombreux
entrepreneurs bernois avaient fermé lundi leurs chantiers.



agences/kot/cer

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Une première grève au Gothard ce week-end

Le mouvement de grève a connu un préalable ce week-end avec un arrêt de travail de 24 heures sur le chantier ferroviaire du Gothard.

La grève, lancée sur le chantier du Gothard vendredi à 20h00, s'est achevée samedi à 20h00. Près de 600 travailleurs ont participé au mouvement.

La manifestation a accru les tensions entre partenaires sociaux de la construction.

Les syndicats estiment avoir pleinement mobilisé en bloquant les travaux, alors que les patrons dénoncent une manipulation.

La Convention résiliée par les patrons

Depuis le début du mois, les 80'000 travailleurs du secteur principal de la construction sont privés de Convention collective de travail nationale (CN). Le texte a été résilié au 30 septembre par la Société suisse des entrepreneurs en mai dernier.

Depuis, ouvriers et patrons se renvoient mutuellement la responsabilité du vide conventionnel. Les points de litige concernent les salaires, les limites à la flexibilité du temps de travail, les heures supplémentaires ou la question des heures chômées pour cause d'intempéries ou de pannes techniques, pour ne relever que quelques points.

Les patrons assurent que, malgré l'absence de CN, ils s'en tiendront aux conditions de l'ancienne convention.