La perte avant impôts se situe dans la fourchette annoncée par
le géant bancaire début octobre. Après impôts et intérêts
minoritaires, le déficit se monte à 830 millions de francs contre
un bénéfice net de 2,2 milliards un an plus tôt.
Résultats décevants
Ces résultats sont décevants, a reconnu le patron du groupe
Marcel Rohner. Le marché a lui aussi affiché sa déception. A la
Bourse suisse, l'action UBS a clôturé en repli de 1,3% à 61,35
francs.
La perte de l'UBS au troisième trimestre s'explique principalement
par des dépréciations d'actifs de 4,2 milliards de francs dans la
banque d'investissement, frappée de plein fouet par la crise des
crédits hypothécaires aux Etats-Unis. De juillet à septembre, ce
secteur d'activité a affiché une perte de 3,7 milliards contre un
bénéfice de 1,1 milliard un an plus tôt.
Les difficultés actuelles ne se résoudront pas à court terme, a
estimé Marcel Rohner en conférence téléphonique. Tout dépendra de
l'évolution de l'économie américaine et du marché immobilier
outre-Atlantique. La banque d'investissement ne devrait pas
terminer l'année sur des chiffres positifs. Des correctifs
supplémentaires sont aussi envisageables.
Optimisme mesuré
L'UBS estime son engagement sur le marché hypothécaire à 40
milliards de dollars. La crise du subprime va aboutir, comme
annoncé, à la suppression de 1500 emplois dans la banque
d'investissement d'ici la fin de l'année. Aucune autre réduction
d'effectifs n'est toutefois prévue, selon Marcel Rohner.
Le groupe dans son ensemble devrait renouer avec la rentabilité au
cours du quatrième trimestre, qui a démarré positivement. Mais la
dernière période de l'année pourrait se terminer moins bien qu'elle
n'a commencé, a tempéré Marcel Rohner. "Nous avons pris un certain
nombre de mesures visant à améliorer notre performance", a ajouté
le patron du groupe en fonction depuis juillet.
La nouvelle équipe dirigeante compte renforcer le système de
gestion et de maîtrise des risques de marché. Les difficultés de la
banque d'investissement n'ont pas eu de répercussion pour l'instant
sur les clients de la banque privée.
ats/kot
Bilan contrasté
Pour le reste, le total des actifs de l'UBS s'est monté à 2484 milliards de francs, en hausse de 10%.
L'afflux net d'argent frais a baissé à 38,3 milliards de francs au 3e trimestre, contre 40,2 milliards un an plus tôt.
Il a en revanche progressé dans la gestion de fortune, passant de 26,8 milliards de francs à 40,2 milliards.
Ce secteur a par ailleurs réalisé un bénéfice avant impôts de 2,4 milliards au 3e trimestre (+2% sur trois mois).
Malgré les chiffres du troisième trimestre, sur les neuf premiers mois de l'année, le résultat net des activités poursuivies s'est élevé à 7,7 milliards de francs.
Sans la plus-value liée à la vente de la participation dans Julius Bär, il aurait atteint 6 milliards de francs, contre 8,3 milliards un an plus tôt.
Le Credit Suisse dans le noir
Le Credit Suisse a moins souffert que l'UBS de ses engagements outre-Atlantique. Il demeurera dans le noir au 3e trimestre, avec un bénéfice net qui devrait toutefois reculer de 20% à 1,3 milliard de francs, a-t-il déjà prévu.
La banque doit annoncer ses chiffres définitifs jeudi.
Sur neuf mois, le numéro deux bancaire helvétique dit même attendre un bénéfice record. Il reconnaît néanmoins que ses divisions de banque d'affaires et de gestion institutionnelle ont subi les répercussions des récents remous. D'où l'avertissement sur bénéfice.