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Le pétrole vole de record en record

L'or noir à 100 dollars le baril donne le blues aux économistes
Depuis début 2007, les cours ont progressé de plus de 50%
Les cours du brut ont touché de nouveaux niveaux record jeudi à l'ouverture à New York, avant de reculer. Ils pourraient franchir à court terme le seuil des 100 dollars (116 francs) le baril.

Vers 18h00, le baril de «light sweet crude» pour livraison en
décembre perdait 1,05 dollar à 94,09 dollars, après avoir franchi
le seuil symbolique de 96 dollars lors des échanges électroniques
de pré-séance à 96,24 dollars. Le Brent lâchait 73 cents à 89,90,
après avoir touché un sommet jamais vu de 91,70 plus tôt.

Depuis le début de l'année, les cours affichent une progression
de plus de 50%. Au seul mois d'octobre, ils ont progressé de près
de 18% sous l'effet conjoint d'inquiétudes géopolitiques et des
achats de hedge funds motivés particulièrement par la baisse du
dollar, qui fait de l'or noir une bonne affaire pour les
investisseurs hors de la zone du billet vert.

Cible: 100 dollars le baril

Les prix avaient connu une accélération mercredi après la
publication du rapport hebdomadaire du Département américain à
l'énergie faisant état d'une diminution de 3,9 millions de barils
la semaine passée des stocks de brut aux Etats-Unis, alors que les
analystes anticipaient une hausse de 600'000 barils.



La prochaine cible est désormais le seuil des 100 dollars, «que
nous estimons être franchi dans deux semaines au plus tard», a dit
Mike Fitzpatrick, analyste chez MF Global. Le record du brut,
atteint en avril 1980, un an après la Révolution islamique en Iran,
ressort à 101,70 dollars compte tenu des ajustements à l'inflation,
d'après Ben Tscocanos, analyste chez Standard & Poor's.

Inquiétudes en Suisse

La flambée des cours du pétrole ne restera pas sans effet sur
l'économie suisse, estime Alois Bischofberger, chef économiste du
Credit Suisse. Mais l'impact demeurera modéré ces prochains
mois.



Les turbulences du moment ne causeront donc pas d'effondrement de
la croissance, prédit-il dans la livraison de novembre de
«Bulletin», magazine du Credit Suisse (CS). Outre l'or noir, elles
comprennent les incertitudes liées aux marchés du crédit et le
ralentissement général de l'économie mondiale.



Au-delà, Alois Bischofberger voit des répercussions bénéfiques
dans cette accalmie, après une année 2006 et un 1er semestre 2007
vigoureux. Le rythme de croissance laisse en effet apparaître «des
premiers signes de surchauffe», avec une pénurie de personnel
qualifié et des capacités de production utilisées presque à
plein.



agences/tac

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Un risque pour l'économie mondiale

L'escalade effrénée des prix du pétrole se combine à la montée vertigineuse de l'euro comme de l'or et fait peser des incertitudes inquiétantes sur l'économie mondiale.

Les cours de l'or noir sont dopés par une combinaison de facteurs qui semblent durables: demande mondiale très vigoureuse, raffineries qui peinent à suivre la cadence et un environnement géopolitique instable dans la plupart des régions de production. A long terme, se profile même le spectre d'un assèchement plus rapide que prévu des réserves mondiales.

La montée de l'euro, arrivé mercredi au niveau record de 1,4504 dollar, a joué aussi un rôle non négligeable dans l'escalade des prix pétroliers: plus le billet vert s'étiole, moins le pétrole coûte cher aux investisseurs munis d'autres devises car le prix du baril est libellé en dollars.

Mercredi les cours de l'or se sont envolés à New York, dépassant les 800 dollars l'once pour la première fois depuis 1980, après le nouvel assouplissement monétaire annoncé par la banque centrale américaine et en raison des craintes d'inflation.

Dollar anémique, euro gonflé à bloc, pétrole hors de prix: ce cocktail inquiète les économistes. Pour les Européens, l'euro fort permet de limiter la facture énergétique libellée en dollars, mais il pèse sur les exportations et risque d'étouffer la croissance.

Pour les USA, qui consomment un quart du pétrole mondial, la cherté du pétrole est un poids de plus pesant sur une économie déjà fragilisée par la crise des crédits "subprime".

La Chine commence elle aussi à ressentir les effets du pétrole cher. Le gouvernement chinois qui subventionne le carburant, a dû ainsi se résoudre à l'augmenter jeudi de 8%.