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Subprime: Citigroup, ébranlé, fait le ménage

Charles Prince, CEO de Citigroup, a été contraint à la démission
Charles Prince, CEO de Citigroup, a été contraint à la démission
Citigroup, la première banque mondiale, remplace son directeur général (CEO) et président du conseil d'administration, Charles Prince. Le géant américain a essuyé des pertes colossales liées à la crise des crédits hypothécaires à risques.

Charles Prince a démissionné dimanche alors que la banque a
annoncé simultanément des dépréciations supplémentaires de 8 à 11
milliards de dollars (9,2 à 12,7 milliards de francs) liées à son
portefeuille «subprime».



Ces titres de prêts immobiliers ne valent presque plus rien.
Citigroup précise que cela réduira son bénéfice net de 5 à 7
milliards de dollars. La présidence du conseil d'administration
revient désormais à Robert Rubin, l'ancien secrétaire d'Etat au
Trésor de Bill Clinton.



L'homme s'est forgé une réputation de savoir résoudre les
situations les plus difficiles et Wall Street le tient pour avoir
orchestré l'une des plus longues périodes de croissance des
Etats-Unis.

Les pires pertes

Les pertes de Citigroup sont les pires annoncées jusqu'ici par
les banques internationales. Elles sont supérieures aux 8 milliards
de dépréciations annoncées par la banque américaine Merrill Lynch
fin octobre et aux 4 milliards de l'UBS.



Etant donné l'ampleur de ces pertes «la seule voie honorable pour
moi en tant que CEO était de démissionner», a dit Charles Prince,
cité dans un communiqué. Sir Win Bischoff, qui jusqu'ici était à la
tête de la branche européenne de Citigroup, va remplacer «Chuck»
Prince, qui était directeur général depuis la fin 2003.



Robert Rubin a souligné son «immense respect pour la direction de
Chuck» et indiqué que la recherche d'un remplaçant se fera en
interne et en externe et le plus vite possible. «Citibank est une
institution de dimension mondiale sans pareil», a encore déclaré
l'ancien grand argentier américain, dont l'intervention dans la
crise financière mexicaine et asiatique, entre 1994 et 1997, a été
jugée décisive.

Après le patron de Merrill Lynch

Charles Prince, 57 ans, et ancien poulain de Sandy Weill, qui
avait bâti l'empire Citigroup, est le second patron d'une grande
banque à tomber à cause de la crise des subprimes. Il y a une
semaine, le président de Merrill Lynch, Stanley O'Neal, a lui aussi
dû jeter l'éponge pour les mêmes raisons.



Comme Citigroup, Merrill Lynch avait dans un premier temps
minimisé les pertes provoquées par cette débâcle, mais son patron
était tombé quand l'énormité des pertes avait été révélée.



«Chuck» Prince quitterait la banque avec une somme substantielle,
selon le «Wall Street Journal» et le «New York Times», qui citent
des chiffres compris entre 31 et 94 millions de dollars.



afp/nr

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Effet domino

La crise a débuté par le ralentissement du marché immobilier américain et a déstabilisé le secteur des prêts hypothécaires à risque - ceux accordés aux ménages au profil financier fragile.

Ce ralentissement a eu un effet domino sur plusieurs types de placements, en raison de la multiplicité sur le marché de titres dérivés de créances.

Ces titres, qui assuraient de forts rendements, sont devenus en quelques semaines des papiers sans valeurs en raison du grand nombre d'emprunteurs incapables d'honorer leurs créances.

Citigroup a plongé au 3e trimestre

Citigroup avait vu son bénéfice net au 3e trimestre plonger de 57%, à 2,38 milliards, et avait dû déprécier dans ses comptes 1,35 milliard.

Elle avait perdu 1,56 milliard sur son portefeuille de titres obligataires adossés à des crédits «subprime» et 636 millions dans les activités de marché.

Son action a perdu près de 32% depuis le début de l'année, dont près de 9% la semaine dernière.