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Le secteur bancaire continue à être moribond

Marcel Ospel traverse une mauvaise passe à la tête de l'UBS.
Même Marcel Ospel pourrait faire les frais de la crise
Les valeurs bancaires continuent à chuter, alors que les spéculations sur de nouveaux amortissements s'amplifient. Lundi à 15h15, l'action UBS plongeait de 4,9% à 53,95 francs et celle du Credit Suisse de 3% à 70,30 francs.

A la clôture de la Bourse suisse lundi, les deux titres
s'étaient un tant soit peu ressaisis. UBS terminait ainsi à 54,60
francs et Credit Suisse à 71,25 francs, en baisse respectivement de
3,7% et 1,7% par rapport à vendredi soir.

Les dépréciations liées à la crise du subprime (crédits
hypothécaires américains à risque) allant jusqu'à 11 milliards de
dollars (12,7 milliards de francs) annoncées lundi par Citigroup
ont ravivé encore les craintes des investisseurs. Les valeurs
bancaires avaient déjà dévissé la semaine dernière.

4e trimestre en rouge?

L'UBS a vu sa capitalisation boursière fondre d'une quinzaine de
milliards de francs lors des cinq dernières séances, qui ont fait
suite à l'annonce d'une perte au 3e trimestre et à une mise en
garde pour le 4e trimestre. La grande banque reconnaît que la
dislocation du marché des crédits pourrait lui valoir encore des
amortissements.



Analyste chez Helvea (Pictet & Cie), Peter Thorne évalue la
dépréciations d'actifs liés au subprime à 8 milliards de francs au
4e trimestre, écrit-il dans une note. L'établissement restera du
coup dans le rouge, à hauteur de 3,5 milliards de perte.



De son point de vue, le marché surévalue pourtant les
amortissements à venir. Et surtout, la banque reste capable de
verser un dividende. Peter Thorne voit par conséquent une
opportunité d'achat dans le cours actuel de l'UBS. La semaine
dernière, la banque avait déjà annoncé avoir inscrit un
amortissement de 4,2 milliards de francs au 3e trimestre. Son
exposition aux subprimes est évaluée à 40 milliards.

"Encore des années"

Cette situation a de quoi donner des frissons puisque les
spécialistes, comme le professeur Hans Geiger du Swiss Banking
Institute, estiment que les problèmes vont durer "encore des
années". L'économiste ne pense toutefois pas que le marché de ces
crédits, aujourd'hui invendables sur le marché, puisse être réduit
à néant. Il juge que des hedge funds pourraient racheter ces titres
de dettes, à un moment donné, pour la moitié de leur valeur, par
exemple.



Reste à savoir si les banques braderont ces actifs ou préféreront
faire le dos rond jusqu'à ce que la tempête prenne fin. Le
professeur Geiger ne s'aventure pas à donner de réponse. Il note
que tant que les établissements restent dans les chiffres noirs sur
l'exercice, ce qui sera de toute manière le cas pour l'UBS, les
fonds propres ne souffrent pas.



ats/boi

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Tout le secteur touché

A la Bourse suisse, le Credit Suisse, qui a dû lui aussi passer une dépréciation trimestrielle de 2,2 milliards de francs liée au subprime, boit la tasse comme l'UBS.

Depuis ses résultats de jeudi dernier, 9 milliards de francs de capitalisation boursière sont partis en fumée.

Toutes les banques internationales sont touchées par la crise.

Lundi à la mi-journée, l'indice sectoriel des banques européennes reculait de 2,3%.

A Londres, RBS plongeait de 3,8% et Barclays concédait 5,9%.

A Paris, la Société Générale régressait de 2,4% et BNP Paribas de 3,1%.

Outre-Rhin, la Deutsche Bank perdait 3,2%.

Marcel Ospel sur la sellette?

Les plus hauts responsables bancaires ne sont pas en bonne posture à cause de cette crise.

Le président de l'UBS, Marcel Ospel, serait quasiment sur un siège éjectable si les amortissements s'amplifient, selon la presse dominicale alémanique. Lundi, l'établissement a toutefois démenti l'information.

Outre-Atlantique, le président et directeur général de Citigroup a été évincé (voir texte joint), tout comme la semaine dernière l'a été Stan O'Neil, son homologue de Merrill Lynch.