Le climat de consommation est resté inchangé en Suisse au cours
des trois derniers mois, à un niveau élevé. Les ménages s'attendent
à ce que leur situation financière s'améliore, à ce que la sécurité
de l'emploi se raffermisse, mais aussi à un regain d'inflation.
L'indice du climat de consommation calculé par le Secrétariat
d'Etat à l'économie (SECO) s'est fixé à +15 points en octobre,
exactement au même niveau qu'en juillet, selon un communiqué
diffusé vendredi. Ce baromètre est légèrement en-dessous du pic de
20 points atteint en avril, mais reste à des sommets, observables
uniquement en période de haute conjoncture.
Des portefeuilles mieux garnis
La propension à dépenser présente donc toujours des perspectives
favorables, en tout cas à court terme. Les 1100 ménages sondés par
téléphone sont d'ailleurs plus optimistes sur leur propre situation
financière future. Ce sous-indice est passé à +12 points contre +5
précédemment.
Les deux autres sous-indicateurs qui composent l'indice du climat
de consommation incitent toutefois à mettre un léger bémol. Les
interrogés ont ainsi jugé un peu plus négativement la situation
économique globale passée (+36 en octobre contre +44 en juillet),
alors que leur situation financière passée est perçue quasiment
inchangée (-3 contre -4).
Moins de crainte pour l'emploi
Reste que de manière générale, les points positifs l'emportent
largement. Outre le fait que leur appréciation de l'économie en
général se situe à un niveau supérieur à la moyenne sur plusieurs
années (+22), les ménages craignent toujours moins pour l'emploi.
L'indice est remonté à -13 en octobre, contre -29 en avril. «Il
s'agit là d'un facteur très important», a noté Bernard
Lambert.
Les sondés estiment en outre être davantage capables d'épargner
(+46 contre +35 précédemment).
ats/bri
Le baril à 100 dollars
Le seul point noir tient dans l'inflation. Dans un contexte de pétrole en forte hausse, les consommateurs s'attendent logiquement à un regain d'inflation.
L'instrument mesurant cette attente pour les prochains mois est passé à +84 points en octobre, contre +57 en juillet. Bernard Lambert relativise: «le pétrole ne devrait plus grimper autant l'année prochaine».
Pour l'Office fédéral de la statistique (OFS), le renchérissement devrait s'inscrire à 1,5% en 2008 après 0,7% attendu cette année. Ces niveaux restent inférieurs à la barre à ne pas dépasser des 2% que s'est fixée la Banque nationale suisse (BNS).
Une bonne période
Il faut ainsi remonter à la fin des années 1990 et au début de la décennie 2000 pour trouver des consommateurs helvétiques plus confiants.
«C'est une bonne nouvelle. Quelques éléments comme la crise du crédit ou la flambée du pétrole auraient pu faire craindre que le moral des ménages baisse», a commenté à l'ATS Bernard Lambert, chef économiste chez Pictet & Cie.
Dans ses dernières prévisions de croissance, datant de septembre, le SECO disait attendre une croissance de la consommation des ménages de 1,7% l'an prochain, après 2,1% en 2007. Le produit intérieur brut (PIB) devrait quant à lui augmenter de 1,9%, après 2,6% en 2007.