"Nous n'avons rien vu pour l'instant qui justifie une
augmentation ou une baisse", a déclaré Ali al Naimi, le ministre
saoudien du Pétrole, particulièrement influent au sein du
cartel.
"Notre position consiste à dire que l'offre et la demande sont
équilibrés et qu'il n'est pas nécessaire d'augmenter le volume de
pétrole en circulation sur le marché", a affirmé de son côté le
ministre iranien du Pétrole Gholamhossein Nozari.
Réunion en janvier
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole va tenir une
réunion extraordinaire en janvier. Interrogé par l'AFP sur la
certitude d'une nouvelle réunion en janvier, un délégué du Nigeria
a répondu "oui", confirmant qu'elle aurait lieu sans remettre en
cause la réunion déjà prévue en mars.
L'Opep favorise donc la prudence face à la perspective d'un fort
ralentissement de l'économie américaine qui pèserait négativement
sur la demande de pétrole des pays riches.
Remous boursiers
Une décision qui a dû être confortée par la spectaculaire chute
des prix la semaine dernière : après avoir frôlé la barre des 100
dollars, les cours de l'or noir ont ensuite perdu plus de 10
dollars sur la semaine.
Mercredi, lors des échanges électroniques en Asie, le baril de
brut de qualité "light sweet crude" gagnait 37 cents à 88,69
dollars.
Mais le cours bondissait vers 11h45 sur l'Intercontinental
Exchange de Londres: le baril de Brent de la mer du Nord pour
livraison en janvier coûtait ainsi 91,84 dollars, en hausse de 2,31
dollars. A New York, un baril de light sweet crude pour la même
échéance valait 90,30 dollars, en hausse de 1,98 dollar.
agences/het
Réalité dépassée par la spéculation
Le cartel a donc fait fi des appels répétés des pays industrialisés, qui réitèrent que le marché a besoin de plus de pétrole pour faire face à la demande hivernale.
Depuis des mois, le cartel martèle que la hausse des prix est due à la spéculation et aux tensions géopolitiques, et ne reflète en rien la réalité de l'offre et la demande.
Il veut ainsi éviter une répétition du scénario catastrophe de la crise asiatique de 1997, quand il avait augmenté sa production pour voir les prix s'effondrer jusqu'à 10 dollars le baril en 1999.
Hausse étudiée et rejetée
Des délégués avaient affirmé qu'une hausse de l'ordre de 500'000 barils par jour avait été à l'étude, sous l'impulsion des pays du Golfe, pour calmer la flambée pétrolière des dernières semaines et faire taire les critiques qui accusent l'Opep d'alimenter cette hausse des prix en ne pompant pas assez de pétrole.
Un délégué avait notamment souligné que, même si l'Opep maintient officiellement sa production inchangée, "plus de pétrole est en train d'arriver sur le marché", car la production du cartel, de 27,1 millions de barils par jour environ fin octobre, devrait passer d'ici fin décembre à 27,3 mbj.