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Procès BCV: Charles Favre accable Duchoud

Charles Favre a fustigé l'opacité pratiquée sur l'état réel de la BCV
Charles Favre a fustigé l'opacité pratiquée sur l'état réel de la BCV
Charles Favre a accablé mardi Gilbert Duchoud au procès des malversations de la BCV. L'ancien conseiller d'Etat a réitéré ses critiques contre l'ex-PDG de la banque, en particulier sa volonté de dissimuler des informations capitales.

"La BCV nous a menti", la BCV a donné un "coup de poignard dans
le dos du Conseil d'Etat", a déclaré Charles Favre, témoin très
attendu du procès de la Banque cantonale vaudoise (BCV).

Il a fustigé l'opacité pratiquée par Gilbert Duchoud sur l'état
réel de l'établissement. Charles Favre a notamment affirmé que
Gilbert Duchoud avait assuré que la révision extraordinaire de la
BCV avait été demandée par la banque elle-même. Or, c'est la
Commission fédérale des banques (CFB) qui avait exigé cette
démarche. L'ancien patron de la BCV a "banalisé l'information" et
n'a jamais alerté le monde politique.

La curieuse amnésie de Gilbert Duchoud

Lundi, le procès avait pris une tournure particulière, les
administrateurs de la Banque cantonale vaudoise en poste au moment
de la crise ne se souvenant plus de rien ou presque. Devant la
surprise du tribunal, Gilbert Duchoud a évoqué la maladie
d'Alzheimer.



Les trois administrateurs interrogés lundi à la reprise du procès
des comptes manipulés de la BCV se sont montrés extrêmement
embarrassés face aux questions qui leur ont été posées. Ils ont
répondu la plupart du temps n'avoir gardé aucun souvenir précis des
faits et de la période qui ont entraîné la banque dans de graves
difficultés.



Après "l'édifiante audition" des trois témoins, le président de la
Cour Philippe Colelough a haussé le ton et demandé à l'ancien PDG
de la banque comment il s'expliquait cette "amnésie alarmante", ce
"flou, ces imprécisions, cette incapacité à répondre".
"L'Alzheimer, ça commence à tout âge", a lancé Gilbert
Duchoud.



ats/hof

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Un courrier jamais arrivé

Le courrier de la Commission fédérale des banques (CFB) critiquant l'état de la BCV n'a pas été transmis à tous les responsables de la banque, ont affirmé mardi à Lausanne des témoins. L'institution avait pourtant tiré la sonnette d'alarme avec force.

"Je n'avais pas connaissance" de cette correspondance, a déclaré Jean-Jacques Zaugg, ancien administrateur de la Banque cantonale vaudoise (BCV) et ex-directeur général de Publicitas.

Dans ses lettres, la CFB déplorait l'état de la BCV et de son provisionnement et demandait de prendre des mesures pour y remédier. L'ignorance de cet élément capital a été confirmée auparavant par Georges Burdet, ancien administrateur, ancien député UDC et président du Grand Conseil vaudois de 1996 à 2002.

Il a raconté au tribunal avoir reçu à ce sujet un coup de téléphone le lendemain de la révocation de l'ancien patron de la BCV, Gilbert Duchoud. On lui signalait l'existence de deux classeurs inconnus, contenant le courrier de la CFB.

S'il a dit se rappeler de la réponse apportée aux critiques de la CFB, Georges Burdet a répété à plusieurs reprises n'avoir aucun souvenir de la lettre de la CFB.