La production totale de l'agriculture suisse est restée stable, tandis que ses coûts ont baissé. La production animale et maraîchère a progressé, mais la situation s'est péjorée pour la viticulture: "Le coup dur, c'est qu'on a une situation de départ difficile avec des quantités qu'on avait en stock qui étaient relativement importantes", explique Francis Egger, vice-président de l'Union suisse des paysans, au micro de La Matinale. "Là, on s'est trouvé face au Covid-19 et on a eu deux à trois mois avec une consommation fortement diminuée du vin: donc ça ne permet pas de dégager ces stocks".
Sur la base des premières estimations, l'Office fédéral de la statistique s'attend à ce que la production totale de l'agriculture suisse s'élève à 11,4 milliards de francs en 2020, juste au-dessus du résultat de 2019 (+0,2%).
Inventivité
Les producteurs se sont réinventés; le semi-confinement a effacé le tourisme d'achats et la population a consommé local. Résultat: la filière agroalimentaire – dont la viande ou les légumes – a "profité" de la pandémie: "Tout ce qui est distribution et grossistes ont fait preuve d'une grande flexibilité," remarque Franz Murbach, chef de projet à l'Office fédéral de la statistique: "L'agriculture elle-même a fait preuve d'énormément de souplesse et a pu notamment augmenter la part de la vente directe. Il y a eu toute une chaîne d'actions qui ont fait que l'agriculture a pu s'en sortir beaucoup mieux que d'autres branches de l'économie qui ont beaucoup souffert".
De son côté, l'Union suisse des paysans relève que la pandémie a montré que les Suisses avaient une grande confiance dans l'agriculture indigène. En pleine tourmente liée au Covid-19, la sécurité de l'approvisionnement grâce à l'ancrage local des produits a joué en faveur des produits helvétiques.
Sujet radio: Fabrice Gaudiano
Version web: ats/sjaq
Un salaire en hausse
Le revenu agricole moyen en Suisse a augmenté de 5% à 74'200 francs par exploitation en 2019 par rapport à l'année précédente. Le salaire par unité de main-d'œuvre familiale était de 54'600 francs, soit 5,1% de plus que l'année précédente.
L’augmentation des revenus s’explique principalement par la hausse des prix des porcs de boucherie, qui a entraîné une augmentation du produit des ventes, selon l'institut de recherche Agroscope mardi. La réévaluation à la hausse des effectifs de bovins et de porcs dans la comptabilité à la fin de l’année s’est également traduite par une hausse des revenus.
Les rendements plus élevés de la betterave à sucre, du fourrage grossier et des céréales ont également eu un impact positif. Ces évolutions ont contrecarré les faibles récoltes dans les cultures fruitières, de pommes de terre et de colza, dans la viticulture, ainsi que des charges généralement plus élevées.
ats/sjaq