Pour s'en sortir, plus de 60% des débiteurs opèrent un
changement radical de mode de vie, a indiqué mardi Intrum Justitia , en présentant les
conclusions de son étude annuelle. Renoncer aux biens de luxe, aux
vacances et aux loisirs sont les premières concessions, souvent
combinées entre elles. Abandonner sa mobilité est un sacrifice plus
difficile, accepté par seulement 30% des personnes interrogées.
Les campagnes, où vivent surtout des familles, sont moins
concernées par le phénomène de l'endettement, selon l'étude du
groupe suédois réalisée auprès de 500 anciens débiteurs.
Le profil-type est semblable à celui de 2007. L'endettement
touche toujours plus d'adolescents et de jeunes de moins de trente
ans, soumis davantage au diktat de la mode, des appareils
électroniques et des marques. Au-delà de la trentaine, le risque
d'endettement des adultes baisse de façon significative.
Barrière des röstis
En revanche, Intrum Justitia relève que la barrière de röstis
est toujours là. La Chaux-de-Fonds est la ville où le risque
d'endettement des habitants est le plus haut. Suivent Neuchâtel,
Lausanne, Fribourg, et Lugano. L'insolvabilité a aussi fait un
nouveau bond à Genève. Côté alémanique, Zurich, Saint-Gall et
Schaffhouse affichent un potentiel de risque moins élevé.
Reste que, outre-Sarine, Berne et Lucerne ont vu la situation
financière de leurs habitants se détériorer en un an. L'anonymat
des grands immeubles urbains et la proportion élevée de jeunes y
vivant jouent un rôle déterminant dans cette évolution. A
l'inverse, le risque d'endettement est plutôt réduit dans les
campagnes où vivent surtout des familles.
Pour la première fois, l'enquête s'est aussi intéressée aux
métiers. Les personnes travaillant dans la gastronomie, mais aussi
l'agriculture, la sylviculture, et la construction sont les plus
menacées. A l'inverse, certaines professions sont mieux protégées,
notamment l'administration, les sciences humaines ou naturelles, la
formation et les professions techniques.
ats/dk
Les multiples causes du surendettement
Pour la moitié des débiteurs interrogés, plusieurs événements mènent à l'endettement.
Le chômage arrive en tête (30,4%), puis la maladie et l'accident (28,2%). Le divorce (27,2%) est une cause plus fréquemment citée par les femmes.
Les hommes évoquent plutôt l'accumulation des crédits bancaires et les contrats de leasing (23,2%).
L'usage excessif des cartes de crédit gratuites (sans taxe annuelle) a également gagné du terrain (21,4%).
Elles ont été classées comme pièges à dettes pour plus de la moitié des anciens débiteurs.
Les Romands, surtout des femmes, estiment même que leur utilisation augmente très fortement le risque d'endettement.
Etude réalisée cet été
L'étude Intrum Justitia a été réalisée l'été dernier. Quelques 500 personnes ont été interrogées par les instituts IHA-GfK et AFO marketing.
Toutes avaient au moins huit cas de recouvrement ouverts chez la société de recouvrement et s'étaient acquittées du total de leurs dettes avant mai 2008.